Virginie Fauvel, directrice du digital et du market management d’Allianz, mène la transformation de cette entreprise de plus de 11 000 collaborateurs au pas de charge.

Trois mille cinq cents Iphone 5C distribués dès le mois de mars aux commerciaux, un accès libre aux réseaux sociaux pour tous les salariés, le Wi-Fi ouvert pour tous, la possibilité de commenter et noter les articles publiés sur l'intranet... Virginie Fauvel, arrivée chez Allianz France (11 300 collaborateurs) en juillet dernier comme «directrice digital et market management», mène au pas de charge la transformation numérique de la filiale française de l'assureur allemand.

«Après Cetelem et la banque en ligne chez BNP Paribas, il s'agit de ma troisième expérience de digitalisation de société», explique la manager, classée 78e dans le classement des cent leaders de demain publié par Le Figaro magazine, le 7 février, et réalisée par l'Institut Choiseul. Cette fois-ci, chez Allianz France, Virginie Fauvel a presque les pleins pouvoirs: membre du comité exécutif, elle a la responsabilité de 350 salariés au global, répartis entre les départements digital, centres de contact, marchés (particulier, professionnel, entreprise), CRM et big data, communication marque et publicité... Sa mission s'inscrit dans le cadre du projet d'entreprise: «2014, année 100% connectée» chez Allianz.

«Pour que la transformation réussisse, il ne faut pas viser que le business, il faut qu'une vague de modernité touche toute l'entreprise, et cela s'accompagne par exemple d'un programme de formation, détaille Virginie Fauvel. Dans cette phase, cela n'aurait pas de sens d'interdire l'accès aux réseaux sociaux à nos collaborateurs.» Pour que le message passe, Virginie Fauvel mise aussi sur l'immersion: «J'ai organisé la dernière réunion trimestrielle de mon département chez Google avec l'intervention de son dirigeant français, Nick Leeder, qui nous a expliqué en quoi le digital avait modifié le métier de l'assurance en Australie.» Elle a aussi délocalisé les réunions de comités exécutifs d'Allianz dans des entreprises digitales comme Google ou Voyages-SNCF.com.

Cela impose une évolution des méthodes de management: «Le digital nécessite plus de transversalités, j'essaye de casser les silos, du coup je mets régulièrement en avant devant tout mon département des collaborateurs qui ont mené des projets transverses», explique la manager. Pour l'accompagner dans sa délicate mission, Virginie Fauvel a débauché Delphine Asseraf, son ancienne collaboratrice chez BNP Paribas, à qui elle a confié la direction digitale. Toutes deux peuvent s'appuyer sur leur expérience en matière de digitalisation: «Quand on opère une transformation pour la troisième fois, on maîtrise mieux les leviers interpersonnels, note Delphine Asseraf. Aujourd'hui Virginie a une meilleure vision, elle a pris de la hauteur par rapport aux enjeux stratégiques et mouvements de masse.»

Souder son équipe: c'est l'une des clés de son succès selon Dominique Piotet, CEO de l'agence Rebellion Lab, basée à San Francisco, qui a travaillé à ses côtés chez BNP Paribas: «Elle sait s'entourer de gens fidèles qui la suivent depuis longtemps. Mais Virginie est aussi extrêmement déterminée, très têtue, et si l'on n'est pas aussi têtue qu'elle, il vaut mieux être dans son camp.» Ou faire alliance.


Parcours en bref :
1974. Naissance à Firminy (Loire, 42)
1997. Diplômée de l'école des Mines de Nancy.
1997. Responsable score risque puis directrice CRM chez Cetelem (BNP Paribas), puis directrice de la stratégie Internet monde (2004), puis directrice e-business France (2006).
2009. Directrice banque en ligne de BNP Paribas pour la France, puis à partir de 2012, pour l'Europe.
2013. Directrice de l'unité Digital et market management, membre du comité exécutif d'Allianz France. Membre du Conseil national du numérique.

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