Ressources humaines
Mediaschool executive education et l’Institut Multi-Médias organisaient une table ronde, le 13 février dernier, sur les thèmes de l'innovation et de la mutation des entreprises.

Jean-Louis Constanza est un «DRH augmenté»... Il occupe chez Criteo, spécialiste du reciblage publicitaire et de la big data, le poste de vice-président en charge des ressources humaines et de l'innovation. Une double casquette loin d'être anodine. La mutation de l'entreprise ne peut en effet réussir que si les DRH en sont les premiers promoteurs. Tel était l'un des sujets débattu, le 13 février, lors d'une table ronde, organisée par Mediaschool Executive education et l'Institut Multi-Médias, le département de formation continue de Mediaschool Group) sur le thème: «le “tout-digital”, seul levier d'innovation pour nos organisations?».

Chez Criteo, le mariage entre nouvelles technologies et ressources humaines est poussé à son paroxysme: «Nous travaillons sur des algorithmes de rétention des salariés, comme il en existe chez Google, et qui nous alerteront quand des collaborateurs sont sur le point de nous quitter. Ces indicateurs nous permettront d'aller voir ces personnes pour comprendre les raisons de leurs départs et les remotiver en leur proposant de s'investir sur un nouveau projet, ou une augmentation...», explique Jean-Louis Constanza.

Eviter le syndrome Nokia

L'étape d'après pour Criteo: développer des algorithmes d'acquisition des bons candidats. Il faut dire que Criteo, qui compte 800 salariés dans le monde, entend embaucher 500 personnes par an dans les cinq prochaines années. Joindre les fonctions RH et innovation prend, du coup, tout son sens. Ce type d'organisation reste plutôt marginal, tout au moins en France.

«La tendance actuelle dans les groupes, consiste plutôt à placer les DRH sous la coupe du directeur administratif et financier, ou du secrétaire général», constate Antonella Desneux, fondatrice d'AD conseil et ancienne directrice de la citoyenneté de SFR. Un réflexe plutôt classique en période de récession. «Contrairement aux Etats-Unis où la fonction DRH a actuellement tendance à intégrer les comités exécutifs», constate, en écho, Jean-Louis Constanza.

Quand les vannes du recrutement s'ouvrent, les choix des DRH sont stratégiques afin de réussir la transformation digitale de l'entreprise, insiste également Uri Adoni, CEO de JVP Medias Labs (incubateur basé à Tel Aviv), et ancien dirigeant de MSN Israël: «Pour que les sociétés parviennent à se réinventer et ne soient pas victimes du “syndrome Nokia”, elles doivent embaucher des talents réellement créatifs, capables de remettre en question, en permanence, des modèles et des fonctionnements établis. C'est d'ailleurs notre critère principal quand nous investissons dans une start-up.»

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.