formation
Immersion dans des ateliers d’écriture, études de cas, voyage à Los Angeles… Le nouveau cursus de la Femis est consacré à la création de la série pour la télévision. Bilan de la première promotion.

Article initialement publié en avril 2014

 

Au générique: douze jeunes talentueux, sept garçons, cinq filles, prêts à crever le petit écran... En septembre dernier, les étudiants de la formation Création de séries TV de la Femis (école nationale supérieure des métiers de l'image et du son), démarrent leur année d'études. Parmi eux, Xavier Bazoge, 26 ans (bac S): «Avant d'intégrer cette formation, j'avais travaillé pendant deux ans (co-écriture et réalisation) sur ma propre web-série en 19 épisodes, “Boxer boxer”, et sur des tournages cinéma», explique-t-il. Ou encore Angela Soupe, 32 ans, auparavant journaliste télé (France 0, June...), chef de projet «new biz» junior chez Young & Rubicam, et conceptrice-rédactrice chez Win Win, et dont la web-série, les «textapes d'Alice» est déjà diffusée sur France4.fr et bientôt sur France 4.

 

Pour les professionnels de la production, cette formation tombe à pic: «Il y a une industrialisation des séries en France, un développement de l'écriture en atelier, et cela crée un besoin de scénaristes, selon Xavier Mathieu, cocréateur de la série H (avec Kader Aoun et Eric Judor), aujourd'hui producteur chez Calt et formateur dans ce cursus. Le scénario est un objet très technique, cadré, avec un certain nombre de séquences, il y a des règles objectives de dramaturgie, de récits à respecter.»


Episode 1. Les douze étudiants commencent l'année par des cours d'analyse de série et dramaturgie. «J'ai beaucoup appris en technique avec les scénaristes américains, Frank Pugliese (Borgia, Homicide life from the street) et Graham Gordy (Rectify), souligne Angela Soupe. Ils m'ont donné des conseils, une méthodologie précise. Pour les Américains, les séries, c'est une science.» Des diffuseurs et producteurs leur dressent un panorama de la production française et internationale, afin d'identifier les nouvelles tendances. Au programme aussi des cours sur le financement des séries, les droits d'auteurs et des études de cas sur Les Revenants, Kaboul Kitchen...

 

Episode 2. A partir de mi-octobre, les scénaristes en herbe démarrent des travaux d'écriture sur une série déjà existante. Pour Angela et Xavier c'est Section de recherches, pour les autres Fais pas ci, fais pas ça ou Reporters. «Au cours de ces ateliers, nous travaillons avec Dominique Lancelot (Auteurs associés), sur les codes, les personnages, et nous devons rédiger un vrai épisode, sous la forme d'un séquencier dialogué de 55 pages», détaille Xavier Bazoge. Les meilleurs pourraient être diffusés. «J'apprends à muscler mes intrigues, à répondre à une commande et cela change beaucoup quand on est habitué à plancher sur ses propres créations», souligne Angela Soupe.


Episode 3. Depuis quelques semaines, les douze apprentis scénaristes développent leur série originale. Ils doivent proposer une bible et un pilote écrit et dialogué d'ici à la fin de l'année. Au final trois pilotes seront tournés.


Epilogue:
«Cette formation c'est un accélérateur, une rampe de lancement extraordinaire: elle m'apporte à la fois une connaissance du marché et un réseau», conclut Angela Soupe. Des contacts de l'autre côté de l'Atlantique aussi, comme l'explique Marc Nicolas, directeur général de la Femis: «Début avril, les étudiants s'envolent pour quinze jours à Los-Angeles, rencontrer auteurs et producteurs.» A quand la création d'un Frenchie de la Femis sur CBS, ABC ou HBO?

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