Audiovisuel
Un fonds d'investissement est créé afin d'inciter les petits producteurs français à inventer des formats audiovisuels innovants et exportables.

Souvent reconnue pour ses start-up du digital, la France est relativement absente des formats audiovisuels, si l'on excepte nos quelques succès internationaux dans les séries ou les feuilletons courts (Braquo, Borgia, Caméra Café...). Le système d'aides du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) favoriserait plutôt les programmes de stock et les œuvres individuelles peu exportables. C'est fort de ce constat que Philippe Chazal, coprésident du club Galilée, a levé 350 000 euros en 2012 auprès du ministère du Redressement productif pour créer un incubateur: la "fabrique des formats".

 

Son objectif est de laisser à des PME aux capacités d'investissement réduite en R&D la possibilité de financer une "bible" pour les programmes, de mener des tests sur les marchés, etc. Bref, il s'agit de créer un dispositif collectif visant à faire émerger des formats audiovisuels.

 

Depuis, janvier, un centre d'information partagée et a ainsi été mis en place afin de fournir de l'information stratégique sur les marchés et les formats (audiences, tendances, droit...) via des accords avec Médiamétrie, The Wit, Nota ou le cabinet Gide. 22 séminaires par an sont prévus. Pour un tarif accessible (1200 euros par an) une cinquantaine de producteurs se sont déjà inscrits, le ministère de la Culture ayant pris en charge la cotisation d'une quinzaine de start-up du numérique.

 

Prêt pour la rentrée

 

Le centre de formation aux formats, créé en octobre, est en outre élargi aux intermittents, aux auteurs et aux diffuseurs. Il est complété par un fonds d'investissement destiné à aider les porteurs de projets. "Il faut qu'il soit prêt pour la rentrée", dit Philippe Chazal. L'idée est de lever 1 à 2 millions d'euros pour sélectionner une dizaine de projets sur une cinquantaine avec un financement moyen de 150 000 à 200 000 euros. Cinq seront transformés en programmes. Le fonds se rémunérera non pas avec des parts de coproduction mais sur les quatre premières années d'exploitation et en prenant 5 à 10% du budget.

 

Via le soutien de la Banque publique d'investissement et un fonds privé, il s'agit de permettre à des formats innovants d'accéder à un financement. "Les dispositifs existants en matière de crédit d'impôts sont adaptés à l'industrie et aux start-up, pas à l'audiovisuel, pointe Philippe Chazal. Mais il n'y a pas que la Silicon Valley, il y a aussi Hollywood". Séries courtes, prime time de divertissement et culture-tainment sont selon lui les grandes thématiques à défricher. Avec TVFI, deux prix sont créés pour récompenser le succès commercial et l'innovation d'un format.

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