Digital Manager
Portrait. Vincent Saccomanno, patron de Dagobert, poursuit la relance de l’agence digitale, placée en redressement judiciaire début 2013. Sa méthode : écoute et action.

Quand Vincent Saccomanno reprend les rênes de Dagobert, l'agence est dans une mauvaise passe. «La perte concomitante de deux gros clients, Citroën et la Fnac, avait conduit le précédent dirigeant à la placer en redressement judiciaire début 2013, relate-t-il. Le groupe Go Fast, spécialisé dans le transport (propriétaire d'Aigle Azur), a décidé de reprendre l'agence à l'été 2013, après avoir racheté précédemment Res Publika. En novembre 2013, ils m'ont confié la direction du nouvel ensemble.»

 

Première étape pour le nouveau manager: redonner confiance. «J'ai commencé par recevoir chaque salarié en entretien afin de comprendre leurs moteurs et leurs freins, détaille-t-il. Ils avaient vécu une période compliquée, avec un plan social et je ne pouvais pas arriver avec des solutions toutes faites, il fallait refonder une nouvelle façon de travailler ensemble.» Une méthode appréciée chez Dagobert: «Il a pris le temps de bien comprendre ce que l'on faisait et l'on a vite eu la preuve qu'il n'était pas venu pour faire du “nettoyage” ou des coupes claires dans l'agence, se félicite Christelle Didelot, directrice stratégie et développement. Puis il nous a remis en action, avec des missions très définies pour les managers, et des objectifs très précis. Il a bien compris que l'agence avait un gros potentiel et beaucoup de talents, mais qu'elle avait été confrontée à une erreur de parcours la dernière année.»

 

Eclaircie à l'horizon

Vincent Saccomanno a aussi rédigé des fiches de postes plus claires pour tous les collaborateurs: «L'idée était de préciser à chacun ce que j'attendais de lui, par rapport au nouveau cap digital pris par l'agence», remarque le directeur général. Un manager qui est qualifié de très consensuel par son ancien patron: «“Sacco” a le souci de l'esprit d'équipe, de créer un environnement positif, juge Jacques Hérail, ex-président de LSF Interactive. Et dans sa vision, le digital doit être au service du marketing et pas l'inverse.»

 

En 2014, le dirigeant a relancé les investissements chez Dagobert en recrutant une dizaine de nouveaux collaborateurs, plutôt seniors, dans une agence où la moyenne d'âge est de 29 ans.
Après l'interne, la deuxième étape consistait à rassurer les clients. «Là encore je devais faire passer le message que le redressement judiciaire ne voulait pas dire la mort de Dagobert, mais simplement que l'agence avait reçu une grosse claque, et qu'elle était aujourd'hui à nouveau en bonne santé», souligne Vincent Saccomanno.

 

Aujourd'hui l'agence, qui compte une soixantaine de collaborateurs (contre 120 en 2012), commence à voir son horizon s'éclaircir: «Nous avons réalisé 3,9 millions d'euros de marge brute en 2013, j'ai négocié un rééchelonnement de la dette en juin 2014 et nous visons 15% de croissance cette année, dans la communication digitale, précise Vincent Saccomanno. Nous envisageons également de réaliser des acquisitions d'ici à la fin 2014, en rachetant une agence digitale présente dans un autre univers que le nôtre ou une agence de marketing services.»


Son parcours en bref :
1975. Naissance à Lens (62).
1998. Diplômé de Sup de co Amiens (option Entrepreneur).
2001. Spécialisation marketing de l'innovation à l'ESCP.
2002. Programme Manager des projets et des hommes à HEC.
1998. Ingénieur commercial chez Oléane (France Telecom)
1999. Chef de produit senior, puis « bid manager » (promoteur d'offre) chez Equant et Orange.
2006. Directeur général de Zeni Corporation.
2010. Directeur associé de LSF interactive.
2013. Directeur général de Dagobert.

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