Tribune
Au sein des entreprises, les personnes qui ont le plus de mal à prendre la parole en réunion ou à valoriser leurs projets sont paradoxalement les mieux placées pour rayonner sur les réseaux sociaux. Un atout que les entreprises ont tout intérêt à intégrer pour développer leur démarche d’employee advocacy.

Selon les estimations disponibles à ce jour, entre 30% et 50% de la population serait introvertie. Tandis que les extravertis se nourrissent du monde extérieur et de nombreuses interactions, les introvertis puisent leur énergie dans leur monde intérieur, et ont besoin d’un environnement calme pour la recharger, loin des stimulations. Si au sein de l’entreprise, certaines personnes peinent à se mettre en avant, elles possèdent paradoxalement des talents uniques pour travailler leur visibilité et leur réputation en ligne avec succès.

S’afficher en tant qu’expert, exprimer des points de vue élaborés, mettre en avant ses réussites, réseauter : ces leviers de personal branding ne sont pas l’apanage des extravertis. Des plateformes de l’écrit, grand public, comme Linkedin ou Medium, ou des outils internes comme Slack ou Workplace, constituent des espaces propices pour les introvertis, qui peuvent se révéler à l’écrit, laisser parler leur créativité, valoriser des facettes inédites de leur identité professionnelle - et parfois personnelle -, mais aussi assouvir leur curiosité sur de nombreux sujets, grâce à un dialogue nourri.

Si les réseaux sociaux apparaissent a priori comme un outil professionnel idéal pour les personnes aimant ou sachant se mettre en avant, ils sont donc tout autant adaptés aux forces innées des introvertis. Leur gestion leur procure une tranquillité avantageuse : on peut préparer et planifier ses publications ou ses rendez-vous au calme, sans subir le stress des interactions sociales directes, structurer sa pensée et mettre ses idées au clair sans distractions. À l’inverse du monde réel, ce type de réseau social offre le temps de la réflexion pour répondre.

Donner à tous la même voix au chapitre

Du côté des entreprises, l’heure est venue, sur les réseaux sociaux, de capitaliser sur une somme d’expertises et de personnalités, davantage que sur des messages de marques à sens unique. Alors que les outils numériques étendent les frontières de l'entreprise au-delà de ses murs ou de ses équipes, et permettent à des communautés de se former spontanément, l’influence d’une organisation ne se mesure plus tant à l’impact de ses messages sur ses cibles que sur son rayonnement auprès de ses parties prenantes dans un mode conversationnel.

Premiers ambassadeurs de leur entreprise, les collaborateurs ont un rôle crucial à jouer, et contre toute attente, les personnalités les plus discrètes ont le potentiel d’occuper le devant de la scène. Pour stimuler les talents dont elles disposent, et bénéficier de leur crédibilité et de leurs cercles d’influence, les entreprises doivent accompagner l’adoption des réseaux sociaux professionnels, voire stimuler leurs usages, sans redouter les initiatives individuelles de personal branding.

Enfin, dans une dimension managériale inclusive, il est intéressant de capitaliser sur les outils numériques pour donner à tous la même voix au chapitre. À l’inverse d’une réunion ou d'un séminaire où chacun doit prendre la parole et partager ses retours d’expérience en face à face, les plateformes digitales mettent en lumière les talents et expertises des discrets, tout en respectant leur nature profonde. Les personnes qui brillent à l’oral en réunion ne seront pas les mêmes que celles qui se distinguent par leurs réflexions sur Linkedin.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.