Tribune

Au nom de la responsabilité sociétale des entreprises, chacune doit prendre conscience de l’enjeu de solidarité qui s’impose à elle en aidant ses salariés mais aussi ses clients sur le sujet du pouvoir d'achat.

Le pouvoir d’achat est depuis un moment et pour longtemps le sujet de préoccupation des Français. Devenu un argument de ralliement politique, il incarne la ligne de fracture entre les différentes sensibilités. Du côté des entreprises, quelles sont les initiatives pour le pouvoir d’achat mises en place en écho à leur politique de RSE, censée en faire un acteur clé de la cité ? La question mérite d’être posée aux entreprises à missions mais aussi à toutes celles sensibles au sujet de la raison d’être qui ont fleuries ces dernières années.

La responsabilité sociétale des entreprises place cette question au coeur même des préoccupations des citoyens. L’inflation, partie pour atteindre des sommets, est un défi pour les entreprises qui ne veulent pas prendre des mots pour des idées mais être fondamentalement utiles. Derrière les sujets «classiques» de RSE, celui de venir en aide aux plus vulnérables notamment devrait être une source de réflexion pour les entreprises dites vertueuses.

Redistribution aux salariés

Nombre d’entre elles agissent soit par le biais d’associations ou encore de fondations, soit de par leur business, amortissant dans certains prix l’impact de la hausse des matières premières. Bien sûr, lorsque l’on parle de pouvoir d’achat, nombre de personnes pensent immédiatement aux salaires sur lesquels, de par le poids des charges, les entreprises, dans un contexte économique tendu, ne peuvent agir ; sauf à interpeller le gouvernement pour une baisse forte des charges (ponctuellement ou durablement), avec une redistribution aux salariés.

Cette initiative serait en effet la bienvenue et sûrement plus efficace que des aides ponctuelles de l’Etat. Tous les chefs d’entreprise ne peuvent qu’adhérer à ce principe gagnant pour les salariés. Mais au-delà de ces actions concrètes, il y a un rôle majeur à jouer pour les DRH, à savoir mobiliser l’intelligence de coeur des salariés pour trouver des idées nouvelles.

Enjeu de solidarité

En ce sens, de jeunes start-up mobilisent les énergies pour éviter la redistribution alimentaire, comme Phenix. Certaines enseignes ont quant à elles fait le choix d’effectuer des remises importantes sur des produits de première nécessité, à l’instar de l’Armoire à pharmacie solidaire de Wellpharma, réseau solidaire de pharmaciens qui récolte des produits de soins pour les plus démunis.

Face au coût du pétrole, la voiture est aussi devenue une charge importante du budget des ménages, au point où le parc vieillit, souvent mal entretenu. C'est pourquoi certaines entreprises aident leurs salariés, dans la location de voitures neuves par exemple.

Chaque entreprise doit prendre conscience de l’enjeu de solidarité qui s’impose à elle et consacrer une partie de son énergie à passer en mode «action» pour la cité, quitte à aller au-delà de son corps business. Il ne doit pas y avoir de frein à cette créativité et à cette logique de générosité. Bien évidemment, il est important que ces réflexions liées au pouvoir d’achat se fassent dans la discrétion et l’humilité qui s’imposent. Le faire savoir rime avec le savoir être, raison d’être oblige.

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