Bilan presse
Le recul des ventes en kiosque entraîne encore une baisse la diffusion de la presse en 2014. Mais les investissements dans le numérique commencent à porter leurs fruits, tant sur le terrain de la diffusion que sur celui des revenus. DELPHINE SOULAS-GESSON @DelphineSoulas

Les éditeurs ne demandent qu’à y croire: et si le recul de la diffusion de la presse, qui touche les quotidiens et magazines depuis plus de dix ans, était en train de se stabiliser? Les chiffres publiés par l’OJD pour 2014 incitent à la prudence. L’an dernier, la presse grand public a reculé de 4%, après une baisse de 4,8% en 2013. A elles seules, les ventes individuelles ont diminué de 6,9% et les abonnements individuels de 1,6%.

«La dégradation des ventes en magasin s’est poursuivie en 2014 en raison de la hausse des nouveaux usages et de la fermeture de points de vente. Dans le même temps, les versions numériques sont en forte croissance, mais elles ne compensent pas encore la baisse des ventes en kiosque», note Philippe Rincé, directeur général de l’OJD.

La presse quotidienne nationale est celle qui profite le plus du boom des versions numériques, qui représentent déjà 8,2% de sa diffusion France payée (DFP), contre 5,5% en 2013. Parmi les magazines grand public, la presse économique est la plus digitale, avec 7,5% de sa DFP en version numérique. Suivent les magazines auto-moto (6,7%), les masculins (4,7%) et les titres d’actualité générale et société (3,2%). En revanche, les newsmagazines, les féminins et la presse télé accusent un certain retard, avec respectivement 1,4%, 0,8% et 0,2% de leur diffusion en numérique.

L'espoir 2015: la vente par tiers numérique

Tous canaux confondus, presqu'aucune famille de presse n’est épargnée par la baisse de la diffusion en 2014. Seule exception: la presse masculine, qui a progressé de 6,8%, portée par les lancements récents de Lui et The Good Life ainsi que par le succès de GQ. A l’inverse, la presse pour enfants a particulièrement souffert, affichant une baisse de 10,6%. Même chose pour les magazines de sport (–9,4%), photo-cinéma-musique-spectacles (–16,7%) et plus encore ceux de l'informatique-hig-tech (–23,3%).

Signe d’espoir pour 2015, l’essor annoncé des ventes par tiers numériques. De plus en plus de sociétés de transport (train, avion) et d’hébergements (hôtels) mettent à disposition de leurs clients des kiosques virtuels pour lire la presse. Un débouché prometteur pour les éditeurs.

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