FOCUS
Les entreprises, des start-up spécialisées au départ et maintenant des groupes variés, investissent dans les objets connectés, avec pour objectif de collecter de plus en plus de données. Et d’y greffer des services pour les monétiser.

Cocotte-minute, brosse à dents, pèse-personne, sex-toy, montre, tee-shirt, bientôt les voitures… Tout devient connecté. Une multitude d’objets quotidiens sont concernés par cette révolution technologique, qui leur permettra de communiquer avec d’autres objets grâce à un identifiant unique, similaire au code IP d’un ordinateur, et d’offrir de nouveaux services. Les projections les plus optimistes circulent: 80 milliards d’objets connectés devraient être dans les foyers à travers le monde en 2020, d’après l’Idate, et 5 milliards en France, selon l’institut GFK. A ce jour, à peine 640 000 ont été vendus en France en 2014.

Si les start-up spécialisées y croient, bien évidemment, des groupes investissent de plus en plus le domaine. Et pas seulement par effet de mode. «La data devient le principal enjeu de l’internet des objets. L’objectif des marques est de collecter beaucoup de données, pour y greffer de nouveaux services et les monnayer», résume Samuel Ropert, analyste internet des objets à l’Idate.

Des services encore basiques

Certains ont d'ores et déjà créé des services autour de ces données collectées sur l’application mobile liée à l'objet. Via sa balance ou sa montre, par exemple, le Français Withings propose des courbes et statistiques sur son appli mobile, où le mobinaute peut observer l’évolution de son indice de masse corporelle ou de la qualité de son sommeil. Autre exemple: le réfrigérateur connecté T9000 de Samsung, qui fournit entre autres une liste des produits en son sein avec leur date de péremption ainsi que des recettes en fonction des aliments présents. Nutricook, la cocotte-minute connectée de Seb, propose via son appli mobile une liste de recettes dont les paramètres de cuisson à la vapeur sont pré-enregistrés.

Pour le moment, ces services liés aux datas demeurent basiques. «La donnée, sous-exploitée, a encore peu de valeur, faute de services monétisables», souligne Samuel Ropert. A noter toutefois quelques initiatives. En France, Terraillon, qui développe depuis peu ses propres objets connectés, vient de lancer son appli mobile Wellness Coach, où il offre des paramètres de santé gratuits. La marque de petit électroménager y a ajouté du coaching payant, qui donne accès à un suivi personnalisé par téléphone avec une diététicienne pendant trois mois. Aux Etats-Unis, la compagnie pétrolière BP a donné à ses employés un bracelet capteur d’activité Fitbit pour les inciter à faire de l’exercice. A la clé, des points leur donnant droit à une assurance moins chère. De son côté, l’assureur sud-africain Discovery propose des avantages (baisses de cotisation, places de cinéma, réductions sur des billets d’avion, etc.) pour les clients dont les bonnes pratiques sportives ou alimentaires sont relevées par leur bracelet connecté.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.