Des drones, des robots, des caméras embarquées… En quelques mois, l’Allianz Riviera de Nice est devenu un centre d’expérimentation grandeur nature. Enveloppée d’un voile transparent, la structure d’acier, de béton et de bois du stade, inauguré le 23 août 2013, s’est installée dans le quotidien visuel des Niçois. Mais l’enceinte sportive est aussi un laboratoire technologique pour Vinci Stadium, son constructeur et gestionnaire.
«Nous avons innové sur les aspects environnementaux, avec une centrale photovoltaïque, un système de récupération des eaux de pluie et un autre pour l’utilisation des vents pour la climatisation, indique Xavier Lortat-Jacob, président de l’Allianz Riviera. Ce stade doit être fait pour le confort de tous les spectateurs.» Des supporters forcément connectés. Une cinquantaine de bornes wifi a déjà été installé dans le stade, il y en aura bientôt trois cents. «L’objectif est de développer des services associés», déclare le dirigeant. Depuis un an, Allianz, épaulé par son agence-conseil Sportfive, teste les services du futur pour des spectateurs connectés. L’expérience a été baptisée Fan Lab. «Il s’agit de mettre la technologie au service de la passion en s’appuyant sur des opérations qui apportent une expérience innovante, unique et originale pour le fan», explique Xavier Lortat-Jacob.
Prouesses… technologiques
Sportfive, qui travaille en collaboration avec l'assureur Allianz, partenaire titre du stade, s’est d’abord attaché à l’image. Lors d’une rencontre sportive, une caméra spéciale a filmé l’intérieur du stade à 360 degrés. Chaque spectateur pouvait ainsi se voir occupant sa place et relayer sa photo sur les réseaux sociaux. Autre expérience: un drone doté d’une caméra HD qui, avant le match, réalise des images pour donner une dimension spectaculaire à la retransmission télévisée.
L’autre axe travaillé par Sportfive est le lien entre joueurs et supporters. Il se traduit par l’Inside Bot, un robot autonome muni d’un écran et d’une caméra capable de se déplacer dans toute l'enceinte. Il est contrôlé à distance par un supporter qui, de chez lui, peut, par exemple, accueillir les joueur à l’entrée du stade, suivre l’entraînement sur le terrain, ou même poser des questions directement aux sportifs. L’Allianz Riviera a déjà confié les rênes du robot à des enfants malades dans un hôpital.
Mais la dernière expérience est certainement la plus spectaculaire, car elle préfigure ce que sera demain (ou après-demain) le parcours du spectateur d’un événement sportif. Muni de Google Glass ou autres lunettes connectées, il est guidé vers la bonne porte d’accès, puis vers sa place dans le stade comme s’il était équipé d’un GPS. Installé, il peut ensuite consulter la composition des équipes via cet équipement connecté, qui lui permet également de revoir une action lui ayant échappé. Enfin, en cas de soif ou de petit creux, notre spectateur peut, toujours grâce à ses lunettes, commander une boisson ou un en-cas, qui lui sera livré à sa place. Toutefois, rien n’est prévu pour la consolation du supporter en cas de défaite de son équipe favorite. La technologie a quand même quelques limites.
