Alors que les voyants des investissements publicitaires et de la diffusion sont au rouge, les éditeurs poursuivent leur mutation à marche forcée vers le numérique. Dans ce contexte, les lancements se tarissent, hormis quelques adaptations de titres étrangers. Panorama d’un univers à la croisée des chemins.

Les derniers chiffres de Kantar Media sur les investissements publicitaires sont sans appel pour les magazines. En comparant la période de janvier à octobre 2012 par rapport à celle de l'an dernier, la famille a perdu 0,8% de ses recettes, descendant sous la barre des 2,6 milliards d'euros, à 114 000 pages contre plus de 118 000 en 2011. Et si les segments femme-beauté (+2,6%) et actualité (+4,2%) résistent bien, la presse télévision (-9,1%) entraîne l'édifice dans sa chute.

 

La diffusion en déclin

Nadège Grandamme, responsable du marketing opérationnel au pôle Ad Intelligence de Kantar Media, remarque que «si la mode reste fidèle à la presse magazine, avec une progression de 6,8% des investissements en cumul à fin octobre, trois secteurs significatifs s'en désengagent: les distributeurs (-2,2%), l'hygiène-beauté (-1%) et les établissements financiers et assurances (-17,8%)».

Horizon bouché, aussi, du côté de la diffusion. À périmètre courant, selon l'OJD, la diffusion de la presse magazine passe de 1,790 milliard d'exemplaires durant la période juillet 2010-juillet 2011 à 1,733 milliard pour l'intervalle juillet 2011-juillet 2012. Plus de 3% de baisse et 67 millions de magazines envolés. Tous les secteurs dévissent: actualité (-1,79%), féminin (-2,46%), télévision (-2,47%), famille (-2,5%), cuisine (-3,07%), news (-3,26%), économie (-5,67%), maison et déco (-5,83%), people (-6,3%) et masculin (-8,73%).

Le tableau est sombre, mais les raisons d'espérer subsistent. À commencer par les perspectives réelles qu'ouvre le numérique... à condition que les obstacles soient franchis.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.