Presse et affichage

Rares sont les femmes à tenir les rênes d'un quotidien en France. Marie-Odile Amaury, Edith Caillard, ou par le passé Eliette Lemoîne et Evelyne Baylet le sont devenues presque malgré elles, à la mort de leur mari. «La presse est un milieu très masculin, notamment pour des questions d'héritage culturel. C'est un milieu ouvrier, industriel, lié à la maîtrise de son outil de production, l'imprimerie», explique Sophie Sachnine, directrice générale de Metro France depuis 2008.

En presse quotidienne nationale, deux autres femmes occupent des fonctions de directrice: Dominique Quinio à La Croix et depuis quelques jours seulement Natalie Nougayrède au Monde. Preuve que les choses sont en train de changer? «Les femmes s'autorisent plus de choses aujourd'hui y compris sur le plan des sacrifices à faire», estime Sophie Sachnine.
Mais pour la directrice générale, plus que des difficultés qu'elles rencontrent, il faut avant tout que les femmes parlent du plaisir qu'elles ont à être à ce type de poste: «Ce n'est pas tous les jours évident mais je veux que ma fille de 10 ans voit une maman heureuse dans son job et non qu'elle considère mon travail comme un combat.»

Une carte à jouer

Dans la presse magazine, les postes de direction ne se conjuguent pas non plus au féminin. A l'exception de dirigeantes comme Nathalie Collin, co-présidente et directrice générale du groupe Nouvel Observateur, ou encore de Corinne Pitavy, directrice générale du groupe Express-Roularta (GER) depuis 2006 et membre du directoire. Cette dernière estime «plutôt travailler dans un secteur féminisé», sans réel «plafond de verre».

Corinne Pitavy précise que non seulement «il existe une bonne parité chez GER», mais «un accord a été signé de réduction des écarts de salaires entre hommes et femmes sur plusieurs années». La féminité est une carte dont elle avoue savoir jouer: «Féminine: oui; “créature”: non; féministe: pas vraiment mais je reconnais des vraies qualités de courage et d'engagement chez mes consœurs.»

Plus encore que la presse, l'affichage a l'image d'un secteur très masculin, avec des process industriels très lourds. Pour autant, Isabelle Schlumberger, directrice générale commerce et développement France de JCDecaux précise que «chez JCDecaux, on compte de belles carrières féminines, comme Isabelle Fourmentin, directrice générale déléguée de JCDecaux Airport et JCDecaux Artvertising. Quant à l'Espagne et l'Irlande, elles sont dirigées par des femmes.»

Isabelle Schlumberger, qui précise qu'elle «a été promue deux fois alors qu'[elle] était enceinte», essaie de «faciliter les process de féminisation» et d'«être en appui avec les femmes qui attendent un enfant, en aménageant au mieux les temps de travail. Je suis sensible au fait que la maternité est une bonne nouvelle.»

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