40 ans AACC
Présidente exécutive d' Havas Worldwide, Mercedes Erra a été la première présidente de l'AACC. Elle revient sur les temps forts de son mandat.

Quels ont été les faits marquants de votre mandat ?

 

Pendant mon mandat nous nous sommes investis sur trois sujets majeurs :


1- La relation agence-annonceurs : nous l'avons fait alors que le climat commençait à se tendre entre agences et annonceurs. Il y avait beaucoup de non-dits et d'incompréhension mutuelle. Le fait d'énoncer le problème a déjà été un grand pas.
Le diagnostic du manque de valorisation du rôle de l'agence était central. Le problème central portait sur l'incompréhension, de la part des annonceurs, des étapes clés de travail des agences dans la construction d'une grande communication: il y avait une sous-estimation de la valeur ajoutée de l'agence, en particulier sur l'étape de réflexion stratégique. Le miracle de la production, lui aussi, n'était pas toujours jugé à sa juste valeur.


2- La rémunération, la défense de la valeur de notre métier, très relié au précédent thème.
Sur les dernières décennies, le métier de la communication n'a pas cessé de se complexifier, exigeant de plus en plus d'expertise et de travail. On travaille plus et l'évolution de la rémunération est inverse. Cela rend difficile le recrutement des talents, en particulier stratégiques de haut niveau, qui tendent à choisir à la sortie de leurs écoles des métiers plus rémunérateurs (conseil, finance..).
En cela on peut parler d'une certaine paupérisation du métier en contradiction avec la montée de l'exigence.

 

3- Les compétitions : sur ce terrain, il faut lutter contre la sauvagerie des compétitions dans le secteur (non-rémunération quasi généralisée, absence de règles claires, transparence déficiente, trop d'agences mises en compétition...). Le champ des compétitions est une jungle qu'il faut sans cesse discipliner.

 

Quel est le dossier qu'il vous a le plus tenu à cœur de voir aboutir ? Et celui que vous regrettez de ne pas avoir pu mener à bien ?

 

Tout a avancé, mais ce sont des sujets tellement profonds qu'ils sont restés clés pour les deux présidents qui m'ont suivie, qui ont d'ailleurs continué à travailler très bien sur ces thèmes. La problématique la plus importante demeure celle de la valeur de notre métier et de sa rémunération, qui est clé pour le maintien de forts talents dans notre secteur et pour la qualité de ce qu'il produit.

 

Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de votre mandat ? Le plus mauvais ?

 

Au cours de mon mandat j'ai adoré La Semaine de la pub : j'appréciais le fait que notre profession, la publicité, essaie de se rendre publique, justement. C'était beaucoup de travail et nous avions du mal à produire cet événement mais cela valait la peine, et il aurait fallu continuer. Si j'ai un regret, c'est que cela se soit arrêté. Les opérations « portes ouvertes » des agences ne remplacent pas complètement la prise de parole sur le métier.

 

Quelles doivent être les priorités de l'AACC demain selon vous ?

 

Encore et toujours la valorisation de notre métier.

DOSSIER: Les 40 ans de l'AACC, de la publicité à la communication

TIMELINE INTERACTIVE: 40 ans de l'AACC à travers la presse

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