40 ans AACC
Président d'Omnicom Media Group France, Hervé Brossard a présidé l'association professionnelle pendant cinq ans. Il revient sur les temps forts de son mandat.

Quels ont été les faits marquants de votre mandat?

D'abord mon objectif qui était d'apporter une vision collective globale du marché de la publicité et des medias. Ensuite ma première journée avec Jacques Bille qui incarnait l'AACC depuis fort longtemps et qui a donné le ton avec son départ (saluons sa grande correction).
J'ai mis en place une nouvelle équipe pour une présidence active, engagée (bien aidée par la proximité géographique de DDB). J'ai voulu rendre l'AACC aux agences en termes de représentativité, de responsabilité et de la maîtrise de sa gouvernance ouverte à tous les secteurs de la communication via de nouvelles délégations.
Autre objectif: l'ouverture auprès des annonceurs et de l'UDA en particulier, avec lesquels les rapports étaient très tendus. Très bonne entente avec Gérard Noël en particulier, aboutissant notamment à l'explicitation du business model des agences (transparence des comptes, etc.), à des chantiers communs (auprès des politiques en particulier) et à la création du guide de la relation annonceurs-agences de communication (attentes, compétitions, contrats, système de rémunération...).
L'ouverture auprès du monde politique méfiant, mal informé, voire ignorant sur le rôle réel des agences de communication et de ses représentants a aussi été privilégiée (cf. Grenelle de l'Environnement, rencontre avec les ministres et représentation auprès des ministres de tutelle, Culture & Communication, Santé, Economie & Finances et Environnement principalement, création du Grand Prix de la communication citoyenne afin de favoriser, entre autres, la rencontre des parlementaires et des publicitaires via un jury mixte [gauche- droite]...).
L'AACC s'est également ouverte vis-à-vis de la société (création de l'ARPP via la refonte de l'ancien BVP...), vis-à-vis de la presse et des régies publicitaires (contacts noués grâce à Marc Drillech, le premier fut Libération en pleine vague "anti-pub"!), auprès des associations et des institutions professionnelles, notamment à l'occasion du relancement de la Semaine de la pub, rebaptisée "Semaine de la pub, communication et média" en accueillant les syndicats (Udecam, SNPTV, IREP, etc.) les hommes politiques, les étudiants, etc., et enfin, ouverture aux créatifs (accueil et soutien matériel au sein de l'AACC du "Club des Directeurs Artistiques" de Bertrand Suchet et présence et accueil des "Frenchies" au Festival des Cannes Lions)

 

Quel est le dossier qu'il vous a le plus tenu à cœur de voir aboutir? Et celui que vous regrettez de ne pas avoir pu mener à bien?

Par son ampleur, sa difficulté, mais aussi sa nécessité, le Grenelle de l'Environnement est le dossier qu'il m'a le plus tenu à cœur de voir aboutir. Le dossier «Anorexie» dans le cadre de «l'image de la femme» est celui que je regrette de ne pas avoir pu mener à bien. Très bien préparé avec Marcel Ruffo (nutritionniste), les associations (type Allegro Fortissimo), les représentants des agences de mannequins, les parents, etc., sur lequel nous avions obtenu un accord et la signature d'une charte d'engagement collectif, mais que Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a fait voler en éclat en intervenant pendant notre conférence de presse avec un projet de loi déresponsabilisant l'ensemble. Elle s'est heureusement rachetée par la suite.

 

Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de votre mandat? Le plus mauvais?

Le meilleur: me voir confier, en tant que Président de l'AACC, la direction du Comité Opérationnel 34 par le gouvernement (Jean-Louis Borloo et NKM) sur la communication auprès du grand public du Grenelle de l'Environnement. C'est-à-dire un groupe de travail composé d'associations (notamment très anti-pub) environnementales, politiques, acceptant mon arbitrage au-delà des clivages habituels: une reconnaissance de notre rôle et de notre conscience responsable.
Le plus mauvais: la menace, en cas d'échec des négociations du Grenelle, de voir confier le contrôle de notre profession par un comité essentiellement composé de membres des pouvoirs publics - sans aucune connaissance de nos métiers - et d'associations de consommateurs.

 

Quelles doivent être les priorités de l'AACC demain selon vous ?

Maintenir et développer un haut niveau de notre responsabilité économique et sociale, vecteurs dynamiques du marché. Garder un haut niveau de contact avec les instances dirigeantes des annonceurs, mais aussi des pouvoirs publics afin de ne pas être réduits à une variable d'ajustement. Et embrasser Marie-Pierre Bordet et ses équipes tous les jours!

DOSSIER: Les 40 ans de l'AACC, de la publicité à la communication
TIMELINE INTERACTIVE: 40 ans de l'AACC à travers la presse

 

 

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