Bilan presse
Les groupes de presse résistent chacun à leur manière à la crise, élaborant stratégies digitales, déclinaisons de marques ou lancements pour assurer le futur

PRESSE QUOTIDIENNE

 

Le Monde

Poursuite du redressement

 

Deux ans après son changement d'actionnaires, le groupe Le Monde poursuit son redressement, avec un résultat d'exploitation de 2,2 millions d'euros en 2012, positif pour la deuxième année consécutive. Malgré la hausse des recettes publicitaires (+43%) portées par la relance de M, le magazine du Monde, et la croissance des activités digitales, le chiffre d'affaires a reculé de 1,4%, à 360,9 millions d'euros, conséquence du repli de la diffusion des principaux titres du groupe (-1,6% pour Le Monde, -1,4% pour Télérama et -6,8% pour Courrier international qui ont bénéficié d'une nouvelle formule en 2012). A lui seul, le numérique a généré 24,1 millions d'euros, soit 6,7% du chiffre d'affaires total. Le lancement réussi du Huffington Post, en janvier, et la refonte du Monde.fr en mars permettent aux deux marques de proposer la troisième offre d'actualité, avec 8,3 millions d'internautes en décembre 2012. Autres chantiers, un nouveau supplément Eco & Entreprise en avril et la décentralisation d'une partie de l'impression du quotidien en province. 2012 fut aussi l'année de la disparition brutale d'Erik Izraelewicz en novembre. Parmi les premiers chantiers de Natalie Nougayrède, qui lui a succédé à la direction du Monde en mars 2013, la refonte de la zone abonnée du Monde.fr et le lancement d'un cahier économique quotidien fin avril.

 

Le Figaro

Déclinaisons numériques


Après la santé et le vin, Le Figaro a poursuivi en 2012 sa stratégie de déclinaisons thématiques sur Internet, avec le lancement de Figaro Bourse en mars, Figaro Nautisme en avril et Figaro Etudiant en octobre. Pour la première fois l'an dernier, Lefigaro.fr a dépassé les 10 millions de visiteurs uniques mais a perdu son titre de premier site d'actualité au profit de L'Internaute. Du côté du papier, l'année restera marquée par le départ d'Etienne Mougeotte, remplacé à la direction de la rédaction par Alexis Brézet. Fin décembre, la direction a annoncé l'ouverture d'un plan de départs volontaires. Objectif, la suppression de 70 à 90 postes, soit 10% des effectifs, et le déploiement d'un plan d'investissements de 18 millions d'euros. Autres chantiers menés en 2012, la refonte de Madame Figaro, le lancement de Figaro Histoire et plusieurs innovations sur tablette, comme l'application Madfor. Côté diffusion, Le Figaro termine l'année en hausse de 0,7% en diffusion France payée, Le Figaro Magazine est stable quand Madame Figaro recule de 0,5%.

 

Amaury

Une chaîne sur la TNT


Après Le Parisien en 2011, le groupe Amaury a présenté en septembre 2012 un plan de réorganisation de L'Equipe, qui se traduira par la suppression de 40 postes et le lancement d'ici à l'été 2013 d'une nouvelle formule. Malgré une année 2012 marquée par l'Euro et les Jeux olympiques de Londres, le titre a vu sa diffusion reculer de 3,7%, que les grèves à Presstalis n'ont pas contribué à améliorer. La situation est plus contrastée du côté des quotidiens d'information générale, avec -3,3% pour Le Parisien et +5,5% pour Aujourd'hui en France. En chantier depuis plusieurs années, le groupe Amaury a renforcé en 2012 son offre week-end, avec le lancement du Parisien Magazine. Autre projet mis en œuvre, l'arrivée sur la TNT gratuite de la chaîne L'Equipe 21. Au global, le groupe Amaury table sur un chiffre d'affaires 2012 de 670 millions d'euros, en recul de 1,7% sur un an.

 

Sipa-Ouest France

Diffusion consolidée


Dans le contexte de crise que traverse la presse quotidienne régionale, le groupe Ouest France tire son épingle du jeu : sur les cinq titres de presse quotidienne régionale dont la diffusion a progressé l'an dernier, quatre appartiennent au groupe breton, au premier rang desquels le vaisseau amiral Ouest France (+0,14%). Pour autant, le quotidien clôture l'année sur une perte de 4,6 millions d'euros, la première depuis sa création en 1944, conséquence de recettes publicitaires en baisse. Dans son ensemble, le groupe Sipa-Ouest France a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 1,124 milliard d'euros, stable sur un an. A elles seules, les activités numériques ont représenté 134 millions d'euros, soit 12% du chiffre d'affaires total.

 

Crédit mutuel

Mutualisation des contenus


Avec plus d'un million d'exemplaires vendus chaque jour de Strasbourg à Grenoble, le Crédit mutuel, qui regroupe notamment Le Progrès, Le Dauphiné, les DNA ou L'Alsace, a confirmé en 2012 sa position de premier groupe de presse quotidienne régionale en diffusion. Une position qui n'a pas empêché son patron Michel Lucas de continuer à entretenir des relations très tendues avec ses rédactions. A plusieurs reprises, le syndicat national des journalistes est monté au front, dénonçant ici ou là des «opérations d'autopromotion déguisées en journalisme». Le groupe, qui ne communique pas ses chiffres, a mis en place un bureau des informations générales à Paris, chargé d'alimenter les pages «info géné» des huit quotidiens du groupe.

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