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Pour 57% des Français, les entreprises ne doivent pas intervenir dans la campagne.

Comment les Français s'informent-ils en période électorale? Comment jugent-ils le rôle des communicants? Quelle image ont-ils des entreprises, des associations ou encore des think tanks, acteurs clés?

Pour mieux conseiller ses clients, l'agence corporate Comfluence a mené l'enquête avec Ipsos. Premier enseignement: alors que 45% des Français considèrent que la campagne pour l'élection présidentielle 2012 sera plus intéressante qu'en 2007, les grands médias traditionnels restent leur première source d'information. A commencer par la télévision (86%), la radio (68%) et la presse écrite (64%).

«On a souvent évoqué le rôle clé d'internet dans la campagne d'Obama. Mais si, en France, le web est une source d'information incontournable, les médias classiques restent leaders en termes d'audience et d'impact sur les sujets liés aux grandes questions de société, y compris pour les jeunes», commente Jérôme Ripoull, co-fondateur de l'agence.

Ce sont, par ailleurs, les sites web des médias classiques qui sont, en premier lieu, consultés par les internautes en quête d'information. Ils sont ainsi cités par 50% des répondants, loin devant les médias internet type Mediapart et Rue 89 (20%), les réseaux sociaux (17%), les sites internet des partis politiques (16%) et les blogs des candidats (13%).

«Les sondés se disent méfiants quant à la neutralité et l'objectivité des informations diffusées sur le web hors des médias classiques. 75% jugent difficile de faire le tri sur la toile entre le vrai et le faux», commente Jérôme Ripoull.
En qui ont-ils confiance? Quels sont les acteurs les plus légitimes pour défendre auprès des candidats les mesures jugées nécessaires? Les associations arrivent en tête. Ce sont pour 57% des sondés les acteurs les plus à même de concilier intérêt général et intérêt particulier. Les entreprises sont moins bien placées. 57% des Français pensent qu'elles ne doivent pas intervenir dans la campagne. Elles sont pourtant directement concernées par les principaux sujets au cœur des débats: emploi, compétitivité, finance, croissance...

«Les entreprises sont encore largement perçues comme des acteurs défendant avant tout leur intérêt, ajoute Vincent Lamkin, cofondateur de Comfluence. Certes, elles ont bien compris l'importance du développement durable et des engagements citoyens, mais elles ont encore un important travail d'image à entreprendre pour légitimer leurs actions dans la sphère de l'intérêt général».

Selon l'agence, ce travail associant acte et discours doit, quoiqu'il en soit, être entrepris sur le long terme et non de manière superficielle ou opportuniste à la veille d'une élection. Les entreprises auront par ailleurs tout intérêt à passer par les fédérations et organisations professionnelles pour défendre leurs points de vue: 42% des Français leur font confiance, bien avant les médias ou les partis politiques.
Dernier point abordé par l'étude: les think tanks. Leur notoriété reste relativement faible. 57% des Français disent en effet ne pas connaître les dix centres de réflexion cités par l'enquête tels Terra Nova, l'Institut Montaigne, l'Institut Diderot (client de l'agence) ou encore L'institut Jean Jaurès.

«Il serait logique qu'il communique davantage et gagne en notoriété car ce sont des acteurs importants et influents qui pèsent sur les propositions des candidats. En restant cachés, il risque d'apparaître comme des acteurs occultes et suspects», conclut Jérôme Ripoull.

Parole d'expert

 

La communication est perçue comme manipulatrice

Vincent Lamkin, co-fondateur de Comfluence

"53% des Français jugent anormal qu'un candidat à l'élection présidentielle fasse appel à un professionnel de la communication. Dans une société ultracommunicante, cela peut étonner. Mais, pour eux, leur personnalité et les idées qu'ils défendent devraient se suffire à elles-mêmes. Dans l'ensemble, la communication est majoritairement perçue comme manipulatrice et trompeuse. C'est là un challenge pour nous communicants, car notre métier doit être reconnu, au contraire, comme un révélateur, un moyen de faire de la pédagogie de sujets complexes, de nourrir la confiance et de convaincre."

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