70% des Français privilégient les marques qui ont une véritable éthique.

En cette période de crise économique, le développement durable n'a pas vraiment le vent en poupe. A l'heure où la tendance écologique semble être revenue à l'état d'algue verte, Ethicity, cabinet de conseil en développement durable et marketing responsable a présenté, lundi 2 avril, son étude annuelle intitulée «Les Français et la consommation responsable», lors d'une conférence dans les locaux de la Société d'encouragement à l'industrie nationale (SEIN) à Paris. L'enquête (1) annonce notamment que, toutes catégories socio-professionnelles confondues, la consommation responsable a baissé de 7% en 2012 par rapport à l'année précédente. La consommation «pragmatique» (achat selon le prix) a, quant à elle, augmenté cette année, notamment chez les cadres (+ 7%).

Le rapport d'Ethicity se veut tout de même optimiste. L'an dernier, la sécurité était l'une des principales préoccupations pour 23% des personnes interrogées, contre 15% en 2012 (– 8 points). Le cabinet de conseil parle d'une «conversion du négatif en positif». Préoccupations en hausse : «être heureux» (+6 points) et «donner vie à mes projets» (+3 points). Et même si 36% des Français s'accordent à dire que la mondialisation offre des chances de progrès, 85% déclarent privilégier les entreprises qui ont préservé une implantation locale. Globalement protectionnistes donc. La faute à la crise? Cette dernière a, en tout cas, déclenché un questionnement du consommateur. Une tendance globalisée d'après Dan Crossley, principal Sustainability Advisor du Forum for the Future. Ce dernier affirme qu'autour du monde, «beaucoup de marques construisent la confiance par la transparence».

La transparence des marques est une exigence en nette hausse. Un sondé sur deux souhaite que l'origine des matières premières d'un produit soit indiquée sur l'étiquette, ainsi que son lieu de fabrication.

Par ailleurs, les grandes entreprises ont ainsi acquis cette année 2,9 points de confiance en plus qu'en 2011. Plus de la moitié (51%) des personnes interrogées déclarent croire ces entreprises quand elles s'engagent en matière de développement durable. Elles jugent de plus en plus fiable l'information sur les produits dits durables.
Les Français ont conscience de l'importance de la consommation responsable et en connaissent les enjeux, même si pour eux l'écologie n'est toujours pas une préoccupation essentielle. Les sondés sont 43% à penser qu'il y a trop de messages publicitaires sur la consommation responsable. C'est  toutefois 10% de moins qu'en 2010. En 2012, le consommateur est persuadé que sa consommation a un impact positif sur l'environnement (63%, soit + 7 points par rapport à 2011). Idem pour son impact sur l'économie: +11pts. Les comportements évoluent. Il semble en effet que le tri systématique des déchets soit entré dans les mœurs pour 79% de nos concitoyens.

 

Parole d'expert

 

«Liberté, autonomie et partage»

 

Elizabeth Pastore Reiss, présidente d'Ethicity

 

«Nous avons titré en résultat de notre enquête “Le plaisir de la simplicité”. Lassés du “toujours plus”, les Français préfèrent laisser de l'espace à leurs projets de vie et à leur épanouissement. Le concept “le moins c'est mieux” a vu sa popularité accélérée depuis le début de la crise qui a remis en question notre modèle économique pour presque neuf sondés sur dix. Nous sommes, en 2012, dans une économie de transition qui demande aux entreprises de tabler sur la fonction de leur produit plutôt que sur son aspect de propriété. Liberté, autonomie, mais aussi partage sont de nouveaux critères de satisfaction qui ont donné naissance à un nouveau mode de consommation.»

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