A l'occasion des cinquante ans de TNS Sofres, son directeur général, Edouard Lecerf, en dresse le bilan et en détaille les perspectives.

TNS Sofres a cinquante ans. Dans un marché en crise, c'est une force ou une faiblesse?

Edouard Lecerf. Dans un contexte de grande évolution comme celui des études, avec de lourds enjeux de transformation pour les entreprises, c'est incontestablement une force. On ne part pas de zéro, notre héritage est une formidable plate-forme de redéploiement. La taille du groupe, le poids de la structure nous privent sans doute parfois d'une certaine agilité, mais notre expérience et notre place dans le paysage mondial des études nous confèrent légitimement une posture centrale à partir de laquelle il s'agit d'impulser les choses, d'être les premiers à dessiner de nouveaux modèles pour les cinquante prochaines années.

 

Et un nouveau positionnement d'entreprise à court terme?

E.L. Le groupe a engagé au niveau mondial plusieurs chantiers de réflexion stratégique, dont le plus important porte sur la transformation, celles de nos offres, de nos organisations et de nos alliances. L'idée n'étant pas seulement de comprendre comment nous devons nous adapter aux mutations du monde des études, mais de dire ce que seront les études demain, dans une dynamique de leadership assumée. Cette réflexion, que le groupe m'a chargé de piloter, devrait rapidement nous permettre de définir de nouveaux modèles pour l'entreprise et pour son marché. La France fera partie des pays où les choses se feront le plus vite.

 

La France, où TNS n'est plus en position de leader…

E.L. L'objectif d'un institut comme TNS est d'abord de faire en sorte que ses clients soient les premiers. Au-delà, la question de la construction des classements me semble intéressante. Il ne s'agit pas de contester tel ou tel classement – où TNS n'apparaît pas, pour des raisons légales – mais de se demander si la réalité n'appelle pas de nouveaux critères dans le calcul de «notre» marché. Un marché dont les frontières bougent et où des acteurs d'un nouveau type émergent. Or, dans les classements et les bilans régulièrement publiés, quid des sociétés spécialisées dans le traitement des données, des entreprises qui accumulent et traitent pour les revendre des masses d'informations (sollicitées ou non sollicitées) sur leurs clients, ou de celles qui font leurs études par elles-mêmes? Quid de Google ou de Facebook, d'IBM, des cabinets de consultants? C'est une vraie question, en pleine résonance avec les enjeux de transformation que je viens d'évoquer.

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