Evénementiel
L’agence Sid Lee organise chaque année à Montréal une conférence sur l’innovation qui réinvente le modèle des conférences d’affaires. Objectif: inspirer mais aussi maximiser les «deals».

Comment favoriser le rayonnement du Canada et son dynamisme économique? Nous sommes en 2008. La crise économique frappe dans de nombreux pays. Que faire? Les dirigeants de l’agence de publicité Sid Lee se tournent vers l’événementiel. «En 2010, Daniel Lamarre, le fondateur du Cirque du Soleil, nous a proposé de concevoir un événement qui aiderait les chefs d’entreprise à intégrer la créativité à leur organisation», raconte Jean-François Bouchard, son président. Ce sera le C2, pour Créativité et Commerce, une conférence d’affaires internationale sur l’innovation, à mi-chemin entre Davos et Burning Man.
Dotée d’un statut d’organisme à but non lucratif, elle est soutenue par plus d’une soixantaine de partenaires privés et publics dont Microsoft, Tourisme Montréal ou la Fondation des mécènes Claudine et Stephen Bronfman. «La vente des billets à 3 800 dollars n’assure que 20% du budget total», précise Richard St-Pierre, le président du C2 qui s’appuie sur une équipe de 154 personnes et pas moins de 223 bénévoles.
Chaque année, ils viennent prêter main-forte pour orchestrer trois jours «d’expérience immersive» alternant conférenciers de renom, soirées festives, installations artistiques, ateliers collaboratifs, classes de maître et séances de brainstorming. Certaines sont réalisées dans des chaises rose fluo suspendues au-dessus du vide pour inciter à penser différemment, hors du cadre. «Nous avons conçu une fabrique à inspiration, mais aussi un événement favorisant les rencontres et le business. Au fil des années, le réseautage prend d’ailleurs de plus en plus d’importance», explique Richard St-Pierre, les yeux rivés sur les chiffres. La quatrième édition a ainsi accueilli 5 000 participants venus pour 43 % de l’extérieur du Québec (42 pays représentés), en hausse de 25 % par rapport à 2014.

Retombées touristiques

Pour maximiser les rencontres, les organisateurs sont épaulés par la start-up E-180, à l’origine d’une plateforme de mise en relation où les participants se connectent avant la conférence pour faire des offres de service et des demandes de compétence. Un algorithme recommande alors une série de rencontres. Des rendez-vous sont pris sur place, certains dans une grande roue de fête foraine proposant deux tours pour conclure un deal. Lancée cette année, l’application «Brain Dates» d’E-180 a permis, sur le principe de Tinder, expert en rencontres amoureuses, de détecter sur le lieu de l’événement et autour de soi des contacts intéressants. «Cet outil a permis, à lui seul, 1 345 rencontres, soit le double de l’an dernier», indique Richard St-Pierre.
Côté retour sur investissement, une étude réalisée pour l’édition 2014 démontre tout l’intérêt d’une telle manifestation: «23% des entreprises inscrites ont fait un deal, ce qui représente des contrats d’une valeur de 105 millions de dollars et 1033 emplois nouveaux au Québec», indique Richard St-Pierre. Les retombées touristiques ont également été chiffrées: 1,1 million de dollars pour 2014. Mission accomplie.

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