Architecture
Organiser ses bureaux en fonction de son organigramme, c'est dépassé ! L'usage et le bien-être des collaborateurs priment désormais... du moins chez certains. Petite sélection d'agences où le beau a élu domicile.

Saguez & Partners, 14 rue Palouzié, Saint-Ouen

1 818m² de surface habitable, un potager, 138 ouvertures à l’air libre, un couple de gardiens-cuisiniers-régisseurs, un barbecue, deux terrasses, deux cheminées, un vestiaire garçon, un vestiaire fille, une matériauthèque, des kilos de pommes, des bananes de temps en temps, quelques voitures et des bicyclettes... Le «design utile» cher à Olivier Saguez s’exprime à plein au sein de la Manufacture Design de l’agence Saguez & Partners, située au cœur du patrimoine industriel de Saint-Ouen, à deux pas des Puces, dans une ancienne usine qui abrite 130 personnes. La Manufacture va entamer son acte 2 au début octobre 2016 dans un nouvel environnement, sur 5 000 m² au sein de l’ancienne halle Alstom, toujours à Saint-Ouen. Mi-usine, mi-campus, mi-laboratoire, mi-café et tout à la fois, la Manufacture Design–Acte 2 comprend, par ailleurs, en partenariat avec Strate, École de Design, la création de «Design Act–l’École en Agence», première école de design en entreprise qui ouvrira ses portes en janvier 2017. Deux salles de sport, un réfectoire et son barbecue, une trattoria La Paillote, ouverte tous les jours, matin et soir… Mais aussi de divines surprises comme un cinéma en plein air, un espace de siestes avec des hamacs en terrasse ou encore un jardin tropical et sa cabane zen…

 

 

Buzzman, 126 rue La Fayette, Paris

Chaises musicales: Buzzman a quitté en ce début 2016 l'immeuble de la rue Saint-Georges, dans lequel se sont installées les équipes de Jésus et de son patron, Gabriel Gaultier, dont les locaux de l’ex-agence Leg, rue Sébastopol, marquaient les esprits par sa décoration singulière, entre peaux d’ours et écorchés en cire. Dans sa nouvelle agence, rue Lafayette (Xe arrondissement), Georges Mohammed-Chérif, patron de Buzzman, passe son temps à courir les brocantes pour ce nouveau bâtiment, que cet amateur éclairé de design et d’architecture veut résolument vintage. Sis au fond d’une cour, le bâtiment, acheté par la société du publicitaire, regroupe 80 collaborateurs sur 1 500m². Un restaurant d’entreprise a ouvert ses portes au rez-de-chaussée et pourrait accueillir le public. En plus de son goût pour la déco, le patron de l’agence en a pour la bonne chère: en janvier 2016, il révélait aussi que Buzzman pourrait avoir «son Burger King à lui», qu'il compte ouvrir d'ici la fin de cette année, pour en faire le flagship du futur de la marque.

 

 

W, 1 cours de l'Île-Seguin, Boulogne-Billancourt

En 2011, l'agence W quittait la rue Klock, à Clichy, pour le quartier du Trapèze, à Boulogne-Billancourt. Un changement radical, géographique, mais aussi architectural. Occupant les trois derniers étages du bâtiment Aurelium dessiné par Dominique Perrault, la filiale de Havas a exploité à fond la lumière et les volumes du site. Tableau de Brandeleïev, cabinet de curiosité, mobile du Bauhaus jusqu'aux toilettes avec symboles H/F sexués de plein de manière différentes sont autant de clins d'œil à l'univers des marques. À la clé, «des espaces de repos et de partage, d’autres, plus browniens, dédiés à des clients, équipés de murs magnétiques et d’un traitement acoustique», commente Gilles Deléris, cofondateur et directeur de la création. La musique y a également sa place avec piano, batterie et contrebasse à disposition. Sans oublier les terrasses plantées qui accueillent un verger.

 

 

We are social, 45 rue des Vinaigriers, Paris

Résolument digitale, We are social, dont la moyenne d’âge est de 28 ans, a refondu de fond en comble, voilà deux ans, ses locaux de la rue des Vinaigriers, en cherchant à coller aux usages de ses quelque 100 collaborateurs et en favorisant le travail collaboratif. Appelés à la rescousse, deux architectes nantais, Sandie Perraud et Pierre-Édouard Milochau, fondateurs et dirigeants de l’agence Decodheure, ont mené un travail de design thinking en profondeur au sein de l'agence. Résultat: des espaces colorés et cosy, façon «comme à la maison», avec de nouvelles salles de réunion pour cogiter autour d’un café ou d'un thé sur un canapé, une immense table-bar sur la terrasse de 200 m² ou encore une salle boardroom permettant d'accueillir les clients.

 

 

DDB Paris, 73-75 rue de la Condamine, Paris

Fidèle au XVIIe arrondissement de Paris, DDB Paris a quitté ses locaux de la rue d’Amsterdam, début 2014, pour la rue de la Condamine. Installée sur cinq étages, l’agence en a profité pour faire la part belle aux grands espaces (open-spaces, cour interne, cuisine commune...). Le bar, avec un vrai zinc, des tables et chaises de bistrot parisien, propose aux 450 salariés et aux clients des boissons non alcoolisées et des snacks. «J'ai voulu que les gens se sentent comme chez eux», expliquait alors le coprésident de DDB Paris, Matthieu de Lesseux. Un côté chaleureux qui se retrouve aussi dans les étages, où le mobilier est en épicéa. Le tout dans une démarche écoresponsable : l’immeuble est certifié haute qualité environnementale (HQE). Les eaux de pluie sont récupérées, les éclairages peuvent être réglés localement et l'ouverture d'une fenêtre coupe automatiquement la climatisation/chauffage.

 

 

Rosapark, 7 impasse Charles-Petit, Paris

Au cœur du XIe arrondissement de Paris, cachée au fond d’une impasse, dans une ancienne tannerie, se niche Rosapark (Havas). Installée sur quatre étages pour 900 m2 de surface, l’agence se veut contemporaine avec des parquets blonds, des lignes tendues et un mobilier moderne, tout en restant accueillante grâce à des lumières tamisées, un bar et une cuisine. Au dernier étage se trouvent les bureaux des cofondateurs, mais également un grand espace baptisé «partner’s floor», dédié aux échanges avec les clients, qui peuvent aussi y organiser des workshops ou dématérialiser leur bureau sur Paris. Mais la singularité de cette agence réside dans son ouverture sur l’extérieur. Baies vitrées et terrasses dominent, en effet, les toits de la capitale, ce qui permet aux collaborateurs de travailler à l’air libre, de déjeuner et d’organiser des BBQ parties une fois par mois.

 

 

Les Magasins Généraux, grand chantier de Babinet

La litanie a de quoi faire tourner la tête: Stéphane Barbier Bouvet, Blocks Architectes, Sophie Breuil, Building Paris, Luis Laplace, Alban Le Henry, Philippe Million, Alban Rovero, Parking Club, Jean-Benoît Vétillard, Bojana Popovic, Jung Architectures… Casting de rêve pour les futurs locaux de BETC, à Pantin, véritable bébé de Rémi Babinet, cofondateur de l'agence, qui a orchestré le projet de bout en bout. Un temple du design qui fut un ancien temple du graff: les Magasins Généraux, livrés à l’abandon depuis les années 2000, devraient, selon son architecte Frédéric Jung, évoquer des contrées «entre portuaire et balnéaire...». Accompagné par le promoteur Nexity et l’investisseur Klépierre, l’architecte a joué avec des poteaux qui rythment les espaces, le kilomètre de coursives entourant le bâtiment et les passerelles extérieures, qui ont été maintenus. Débarquement des «BETCiens» prévu au début de l'été.

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