Effet waouh, yeux d’enfants, surprises, chair de poule... Des artistes de tous horizons s’activent pour faire de l’événement un moment inoubliable et pérenne. Coup de projecteur sur huit d’entre eux.

1) Tom Scalabre, motion designer

Avec soixante projets par an réalisés pour le compte d’agences ou d’artistes comme Nekfeu et Birdy Nam Nam, Superbien fait aujourd’hui l’unanimité pour sa capacité à travailler avec talent l’image animée sous toutes ses formes, dans des contextes corporate ou grand public. Derrière le Orange show Hello se cache ainsi Tom Scalabre, l’un des trois directeurs associés de cette agence de création visuelle avec Thomas Chausson et Alex Mestrot. Ensemble ils proposent des expériences visuelles spectaculaires, sur des fonds de scènes de convention d’entreprises ou à partir d’images hors normes projetées sur l’eau de la piscine Molitor pour Samsung ou sur le Burj Khalifa, la plus haute tour de Dubaï pour le festival de la photo HIPA Awards. Prochaine étape : le développement d’une nouvelle offre, TURFU, autour des technologies interactives. Leur grand rêve ? Travailler un jour sur la mi-temps du super bowl. Peut-être à cause du superlatif…

2) Christophe Berthonneau, directeur artistique

Pour le monde entier, Christophe Berthonneau a le feu sacré. Sa société, Groupe F, conçoit depuis deux décennies les plus grands spectacles internationaux de pyrotechnie. L’artificier a déjà embrasé un certain nombre de monuments de la planète, réalisant 70% de son activité hors de l’Europe. Installé dans un ancien domaine agricole arlésien pour tester ses expérimentations, il avoue volontiers accorder une grande importance à l’innovation, dans un processus ou la création domine toujours la technique. « Il faut se donner du temps et des moyens pour rater des choses, puis recommencer encore, jusqu’à cet instant où le poil se dresse». Cette année, son été fut chargé :  Feux Gaulois d’abord, les quatre grands spectacles vivants du Pont du Gard, puis les Grandes Eaux de Versailles et la traditionnelle illumination de la Tour Eiffel le 14 juillet. En août, à Rio, Christophe Berthonneau s’est adonné, pour l’agence italienne Balich Worlwide Shows, à l’un de ses exercices préférés : les cérémonies des Jeux Olympiques et Paralympiques.

3) Romain Pissenem, metteur en scène

Depuis six ans, ce nancéien donne le ton à l’art de la fête, en fusionnant le grand divertissement et la musique électronique pour créer des spectacles démesurés. Une envie qui remonte à ses débuts de metteur en scène dans le théâtre national : « Je me suis vite demandé comment je pouvais enlever les sièges pour retrouver le festif des opéras d’antan, quand aller au spectacle était une fête ». Son lieu, l’Ushuaia Beach Club d’Ibiza, fonctionne comme un festival. Il propose chaque été 120 shows électroniques mêlant pyrotechnies, danse, costumes, funambules ou acrobates. Les plus grands DJ sont mis en scène de manière inédite devant une audience d’un million de spectateurs. La patte créative commence à séduire hors les murs. Après le Fun radio Ibiza exeperience,  show à guichet fermé en avril dernier à l’Accor Hotel Arena,  le metteur en scène a été réclamé pour scénographier le temps fort politique de la très sérieuse Berlin International Green Week et la présélection de l’Eurovision en Suède. Des nouveaux horizons qui l’enthousiasment.

4) Romain Osi, creative surpriser

Romain Osi, artiste photographe s’est associé à la cinéaste Laetitia Gadan Karmaly, pour inventer le métier de créateur de surprises. A la tête de l’agence We Oui, ils conçoivent des moments de bonheur sur-mesure pour les particuliers et les entreprises, pensés à la manière d’un film. Team-buiding, inauguration, anniversaires…chaque événement est construit à partir d’un scénario inédit et personnalisé auquel s’ajoutent des décors, des comédiens, des rebondissements inattendus ou de faux hasard. Ces poètes, adeptes du happy end, peuvent aller jusqu’à fabriquer des personnages sur le web, envoyer de fausses factures, répandre des rumeurs ou jouer les voisins d’avion bizarres sur un Paris-New York pour provoquer des expériences mémorables et heureuses. Ils comptent désormais Sony Music ou M6 pour clients.

5) Yann Toma, artiste conceptuel

Pour cet artiste singulier de l’art contemporain, l’émotion n’est pas une finalité mais le début d’un processus de création collectif. «Les gens qui s’impliquent dans mes œuvres sont tous différents. Je fais surgir les potentialités qui sont en eux. ».  Ce professeur des Universités au département art de la Sorbonne, crée l’événement autour d’œuvres de lumière participatives où la foule est mise à contribution pour produire de l’énergie, en pédalant sur des vélos ou en jouant au basket. Cette énergie est ensuite convertie en lumière ou EA pour Energie Artistique, une unité de son invention. Objectif : délivrer au monde des messages citoyens. Derniers exemples marquants, Dynamo Fukushima au Grand Palais, et, plus récemment, Human Energy, sous  la Tour Eiffel pendant la COP 21. En utilisant la dame de fer comme conducteur, Yann Toma a fait produire, par la force motrice des corps des messages sur l’urgence climatique. Prochain grand défi énergétique : le très attendu danse floor Liberty Light à New York, qui illuminera, dans un an, la statue de la Liberté.  

6) Philippe Villar, musicien

La musique est la langue des émotions. Un postulat Kantien volontiers partagé par ce compositeur  pop rock qui donne ses notes depuis plus de vingt ans aux publicités comme aux grands événements. «Toute la difficulté réside dans le fait d’accrocher son public en une seule fois». Pour le reste, cet ancien ingénieur du son rappelle qu’en matière événementielle, on ne compose jamais seul mais avec tous les intervenants d’une scénographie, qu’ils soient directeur lumière ou metteur en scène. Une humilité qui paye, puisque les partitions s’enchaînent, souvent en co-création avec Pascal Lengagne, autre musicien, lui-aussi figure du métier. Après la cérémonie de clôture des Jeux Africains (Live ! By GL Events et les Petits Français) et les Championnats du Monde Handisport à Doha (Auditoire), ce fou de vinyles travaillera en Chine sur le prochain show du parc Happy Valley de Shanghai et pour un spectacle commandité par la Mairie de Rhizao (ECA2). Sans oublier les dernières publicités SFR Family. What else ?

7) Martin Arnaud, metteur en scène

Il aide les gens à se réapproprier leurs territoires et leur passé avec de grands spectacles vivants. Martin Arnaud, rebaptisé show designer, met en scène l’histoire pour faire faire passer des messages importants.« Le spectacle est un instrument politique incroyable qui peut faire beaucoup de bien.». Le créatif qui travaille en binôme avec Marilyn Kuentz, s’entoure régulièrement d’historiens, afin de restituer avec précision la profondeur des faits. Ces « petits français » oeuvrent indifféremment pour la France, comme lors du passage à l’an 2015 sur l’Arc de Triomphe, comme pour l’Afrique, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Chili ou l’Espagne. Il y accompagne des agences, des institutionnels et des politiques sur les grandes cérémonies à enjeux. Sa plus grande fierté ? Voir le DVD de Yo Mexico, spectacle conçu pour la Présidence de la République mexicaine, utilisé dans les cours d’histoire américains.

8) Stefan Leyshon, magicien

Stefan Leyshon croit au pouvoir universel de la magie. Ce franco-britannique a vendu sa première prestation à onze ans pour un goûter d’anniversaire. Depuis, il conseille les grands tournages du cinéma français et met son art au service de la communication de marque, avec une prédilection pour le luxe. Cartier, Loro Piana,  Chanel ou Louis Vuitton usent et abusent de ses secrets. Parmi les plus marquants, l’illusion de lévitation réalisée pour un modèle Citroën à Pékin ou l’espace Louis Vuitton de l’exposition universelle de Shanghai, qui proposait de découvrir des muses en suspension cueillant des grappes de lumières. « En créant le mystère et l’inaccessible, je travaille sur la désirabilité d’un produit». Sa prochaine actualité phare : la création des Diners Secrets, concept de divertissement pensé pour l’hôtellerie de luxe. Premier lancement en octobre à Paris au Plaza Athénée autour d’une carte signée par Alain Ducasse, suivi par Genève, Lausanne, Gstaad et Macao.

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