Improveeze conçoit et commercialise des tablettes, bornes et vitrines interactives qui renouvellent l'expérience client et ouvrent de nouvelles perspectives aux commerçants.

Avec ses horaires contraints et son stock limité, le magasin a bien du mal à lutter contre le commerce en ligne. Mais, depuis 2010, la société Improveeze participe à rééquilibrer le combat en développant des solutions de commerce « phygital », soit le fait d’implanter des outils digitaux dans un lieu physique accueillant le public : bornes et tablettes tactiles, vitrines interactives… « L’expérience client est améliorée et le commerçant a de nouveaux leviers économiques », explique Maxence Dislaire, son fondateur.

 

Cet ingénieur informatique de 33 ans a d’abord travaillé comme architecte logiciel chez Brainsonic. Quand, en 2009, il assiste aux balbutiements des interfaces tactiles, survient « l’envie d’entreprendre dans un contexte de révolution et dans un domaine que personne n’occupait ». Avec ses deux associés, Romain Jestin et Julien Œuvrard, le diplômé de l’EPSI intègre le Miti, l’incubateur technologique du Nord-Pas-de-Calais, et reçoit le soutien du CNRS pour sa R & D.

 

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Aujourd’hui, Improveeze compte 15 salariés et revendique une vingtaine de références, dont plusieurs grands noms, comme Ikea, Darty ou Décathlon. Depuis avril, Mr. Bricolage expérimente la formule « phygitale » à Orléans, avec un concept de magasin de centre-ville inédit pour lui. Sur 800 mètres carrés, impossible d’exposer toute la gamme des produits. Exit tondeuses à gazon, abris de jardin et piscines. Pour pallier à cette contrainte, le spécialiste du bricolage a installé deux bornes interactives sur lesquelles les clients peuvent explorer 20 000 références. L’enseigne s’offre même le luxe de vendre des produits inédits pour elle, tels des appareils électroménagers.

 

La conciliation entre commerce en ligne et commerce physique profite à tous : le client, qui trouve à côté de chez lui le conseil d’un vendeur et un service après-vente rassurant ; le magasin, qui vend davantage de produits en économisant sur le stockage ; et les fournisseurs, mieux référencés. L’enseigne King Jouet, qui a équipé une cinquantaine de magasins de bornes interactives, affiche un gain de 5 à 10 % de chiffre d’affaires par magasin. « Le phygital est particulièrement approprié pour les produits volumineux, comme l’ameublement, ou pour les produits haut de gamme et de luxe, à forte valeur ajoutée », précise Maxence Dislaire.


De l’autre côté de l’écran, les e-commerçants font le chemin inverse. Improveeze a ainsi participé à la mise en place de la Cité du E-commerce, dans le centre commercial Qwartz : depuis avril, des pure-players s’exposent aux shoppers sur une dizaine de bornes interactives. L’entreprise Tourquennoise a aussi aidé Rue du Commerce à installer des « boutiques express » dans les kiosques Relay de 6 gares parisiennes. « Pour les pure-players, contraints de dépenser des fortunes en référencement pour exister, renouer avec l’univers physique est un axe de survie », assure Maxence Dislaire.


Vitrine interactive


Le modèle économique d’Improveeze repose sur la location de ses dispositifs, incluant l’usage du matériel, du logiciel et le coût de l’installation sur site. Le prix varie d’une dizaine d’euros par mois pour une tablette à quelques centaines d’euros pour une borne interactive. Pour vendre ses solutions, la jeune société compte surtout sur ses propres forces de vente, « car il faut évangéliser un marché qui n’est pas encore mûr », et sur quelques partenaires commerciaux, comme l’agence DPS Monébak. La société a doublé son chiffre d’affaires en 2013, à 400 000 euros, et prévoit d’atteindre son premier million d’euros en 2014. Notamment grâce à sa dernière née, une vitrine interactive qui reconnaît le produit qu’elle accueille – coffret DVD, console de jeu, smartphone – et diffuse du contenu sur ses façades tactiles transparentes. Microsoft et Ankama l’ont déjà adoptée. « C’est une façon de starifier un produit dans des lieux où la marque n’est pas commercialement présente, comme un hall d’hôtel ou un casino », explique Maxence Dislaire. La vitrine intègre, bien sûr, un terminal de paiement : le commerce hors ligne n’a pas dit son dernier mot, mais pas forcément en magasin.

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