Evénementiel
Supplément Event. Malgré l'austérité économique persistante, le marché français du MICE amorce une légère reprise. Le point sur les tendances et évolutions du secteur en 2014.

Depuis plus de vingt ans, Coach Omnium, cabinet d’études spécialisé dans l’hôtellerie et le tourisme, réalise, en partenariat avec le Salon Bedouk, une étude annuelle sur la demande du marché français en matière de tourisme d’affaires de groupes.

En 2013, pour la première fois depuis quatre ans, une très légère progression du volume d’affaires, estimé à 8,55 milliards d’euros (+ 1,1 %), a été enregistrée, sans que l’on puisse parler de réelle reprise : « Les entreprises se sont tellement serré la ceinture depuis 2008 que l’on observe aujourd’hui un effet de balancier », estime Mark Watkins, président de Coach Omnium. Pour lui, même si l’absence totale de visibilité reste la règle, la demande devrait au moins se stabiliser cette année car le seuil minimum aurait été atteint : même dans un contexte de crise économique, les entreprises doivent continuer à passer des messages et, donc, à réunir leurs troupes et leurs clients.


En ce qui concerne la typologie des événements organisés, ce sont toujours les séminaires qui dominent le tableau, avec 80 % du total (77 % en 2012), suivis par les manifestations événementielles et les conventions, tandis que les incentives ne concernent plus que 9 % de la demande. A contrario, alors qu’au début de la crise l’étude avait souligné un recentrage sur les équipes internes, 2013 a vu le retour des opérations impliquant des partenaires extérieurs.


Le « bling bling » boudé

Reste que le nombre de manifestations organisées diminue (moins de 3 pour 37 % des répondants en 2013) et que le temps qui leur est consacré est de plus en plus court : une majorité de séminaires et de conventions est concentrée sur une seule journée (58 %), voire une demi-journée (32 %). En outre, les réunions étant la plupart du temps calées entre le mardi et le jeudi, souvent à la dernière minute, les entreprises se heurtent régulièrement à des refus de la part de prestataires qui affichent complet. Un nombre croissant d’entre elles (un quart en 2013) choisit donc de jouer à domicile : « C’est un pis-aller car tout le monde sait qu’il vaut mieux se réunir ailleurs, pour des raisons évidentes de motivation », souligne Marc Watkins.

 

 

Lire : le supplément Event de Stratégies


L’hôtel reste le lieu privilégié par les organisateurs, avec une prédilection pour des établissements 3 ou 4 étoiles, mais la part croissante des réunions sans nuitée se traduit logiquement par une montée en puissance des restaurants et des espaces originaux qui gagnent des parts de marché. À noter aussi que les lieux et les destinations « bling-bling » sont boudés. Ce n’est pas seulement un problème de prix mais d’image et certains hôtels de luxe n’hésitent pas à gommer une étoile ou leur distinction « palace » dans leurs devis pour ne pas effrayer les entreprises. Enfin, en terme de contenu, les activités périphériques, ludiques, culturelles ou sportives, sont sacrifiées : partie intégrante de trois quarts des manifestations en 2006, elles ne concernent plus que la moitié d’entre elles. Concrètement, les négociations sont toujours plus âpres. D’autant que les services achats sont entrés dans la danse. « Ils achètent un budget et sont moins sensibles au contenu. Or quand les prestataires ont le cou trop serré, ils se rattrapent d’une manière ou d’une autre et la qualité de la manifestation risque de s’en ressentir », prévient Mark Watkins. Quant aux agences spécialisées, elle restent incontournables pour des opérations de motivation ou des conventions d’envergure, parce qu’elles apportent de l’originalité, mais ne sont plus consultées pour les séminaires lambda.


Pour la première fois, à la demande d’American Express Meetings & Events, Coach Omnium s’est penché sur la question des réunions dites virtuelles. En fait, des réunions retransmises sur plusieurs sites en simultané, proches de la visioconférence. Une entreprise sur cinq en a adopté le principe pour des réunions de deux heures maximum, le plus souvent réservées à un public interne. Et si la pratique progresse, elle est généralement considérée comme complémentaire des rencontres physiques. De quoi mettre un peu de baume au cœur des acteurs d’un secteur bousculé par les conséquences d’une crise économique qui s’éternise, crée de nouvelles habitudes et oblige à se réinventer sans relâche.

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