En quoi consiste le séquençage ADN ?
Laurent Alexandre. Il s’agit de décrypter les quelque 3 milliards de messages chimiques inscrits dans nos chromosomes, pour déterminer nos prédispositions à tous types de maladies virales ou infectieuses. Puis à pouvoir définir les bons traitements. Cela se fait via des automates très puissants. Aucun cerveau humain ne peut analyser autant de données, pas même Dr House ! C’est en se fondant sur le séquençage ADN que l’actrice Angelina Jolie, par exemple, s’est fait retirer les seins et les ovaires.
Vous dites qu’à partir de 2025, la mort pourra reculer de dizaines, voire de centaines d’années. Comment est-ce possible ?
L.A. Grâce à la révolution technologique en marche des NBIC, à savoir l’association des bases de données avec la puissance des nanotechnologies, de la bio-ingénierie, du cognitique et de l’informatique. à partir de 2025 ou 2030, la puissance d’analyse et de traitement informatique des données sera multipliée par un million. Un nouveau-né pourra probablement vivre plus de 200 ans.
Au vu des questions éthiques que cela pose, comme la sélection génétique ou l’eugénisme, est-ce vraiment souhaitable ?
L.A. Pour ma part, je refuse toutes les demandes, quotidiennes, de particuliers. Je travaille uniquement avec des instituts de recherche et des laboratoires. Aujourd’hui, un séquençage coûte à peine 3 000 dollars, contre 3 millions de dollars il y a dix ans. Il faudra donc être très vigilant sur l’utilisation et la mise en place du séquençage par les entreprises. Je pense notamment aux géants du commerce en ligne et du cyberespace que sont Amazon, Apple, Facebook et Google, très en avance sur ces sujets.
