Dommage qu'Éric Besson ne soit plus chargé du développement de l'économie numérique. Notre ministre de l'Immigration nous aurait organisé un grand débat sur l'identité nationale des… entreprises. C'est en effet la remarque qui vient d'emblée à la lecture des préconisations de la fameuse mission Zelnik, dont ce n'était évidemment pas le sujet – son objectif étant de voir comment la création au sens large (musique, livres, etc.) pouvait bénéficier des formidables atouts d'Internet.
Mais tout ceci a un coût, même si les sommes ne sont pas colossales. Et à l'arrivée, outre quelques idées sur lesquelles on peut débattre à l'infini, il y a ce projet de taxe sur les revenus de la publicité en ligne et notamment ceux engrangés par Google, AOL, Microsoft, Yahoo ou Facebook. Autant de sociétés explicitement citées et décrites par les auteurs du rapport comme «en aval de la chaîne des valeurs». Traduction: des profiteurs qui ne créent rien. Et qui doivent donc payer…
Vaches à lait
Mettons de côté cette veille lune qui consiste à toujours faire payer la pub, forcément sale. Rien de nouveau sous le soleil, d'autant que les sommes ne sont pas colossales. Le plus choquant, c'est plutôt cette façon de pointer du doigt quelques-unes des plus belles réussites Internet de ces dernières années, essentiellement américaines d'ailleurs, juste pour en faire les vaches à lait de la création bleu, blanc, rouge. Comme si leur réussite était forcément suspecte. Les auteurs de cette mission ont juste oublié que cette économie numérique, mondialisée et génératrice de tant de nouveaux business, avait surtout bouleversé l'ordre de cette fameuse chaîne des valeurs et qu'il faudrait plus que de nouvelles taxes pour revenir en arrière.