«Comprenez ce qui est en jeu, peuple du Massachusetts!», avait lui-même lancé Barack Obama deux jours avant l'élection sénatoriale provoquée par la mort de Ted Kennedy. Réponse du «peuple»: la claque que l'on sait, dans un sanctuaire démocrate, après un an de pouvoir à la Maison Blanche. Bon anniversaire, «Mister President».
Le mea culpa n'a pas tardé: le président des États-Unis a dit avoir «perdu le contact» avec le peuple américain. Faut-il voir dans cet aveu la sincérité d'une prise de conscience ou la duplicité d'un stratagème de communication? Du reste, n'y aurait-il pas quelque chose de déglingué dans l'impressionnante machine à communication qu'a été le candidat Barack Obama?
Politique étrangère, relance économique, réforme du système de santé… Cela a déjà été maintes fois souligné: le bilan d'étape de sa présidence n'est pas impressionnant. Si bien que, sur fond de rude offensive idéologique de la droite la plus extrême (Sarah Palin, le retour), on se pose la question: «Yes we can» est-il toujours un mot d'ordre d'actualité, un slogan crédible?
La veille du scrutin dans le Massachusetts, la Maison Blanche a fait savoir que Barack Obama prononcerait son très attendu premier discours sur l'état de l'Union le 27 janvier, et non le 2 février comme cela avait été envisagé, au motif que, ce soir-là, la chaîne ABC diffusera l'épilogue de la série Lost... «Lost: 1, Obama: 0», a titré la presse américaine, qui a fait ses choux gras de cet épisode.
Peut-être aurait-on dû alors prendre cette défaite plus au sérieux et la considérer pour ce qu'elle était : une forme de renoncement, un aveu d'impuissance.