Les réseaux sociaux ont-ils concouru à la montée de violences ces derniers jours ? Certains jeunes se donnaient rendez-vous sur Snap ou Telegram et partageaient leurs exploits en vidéo sur TikTok. Un lien de causalité largement remis en doute par les experts.  

La scène se déroule dans un salon de coiffure d’une ville plutôt calme des Yvelines, samedi après-midi après une nuit d’émeutes. Plusieurs pères désemparés partagent leurs vécus. Et l’un d’entre eux raconte comment il a rattrapé son fils sur le fil : « Tout a commencé sur les réseaux sociaux dans la journée de vendredi, une dizaine de jeunes se sont donné rendez-vous sur les réseaux sociaux et le soir ils ont cassé deux Abribus, incendié des poubelles et cassé les vitrines d’un petit supermarché, raconte Pierre, la quarantaine. Mon fils de 16 ans a suivi le mouvement. Je l’ai géolocalisé grâce à son téléphone et je l’ai ramené à la maison juste avant le début des dégradations. » In extremis. En pleine flambée des violences urbaines, les principaux réseaux sociaux ont été convoqués par Jean-Noël Barrot, ministre du Numérique, « afin de les rappeler à leur responsabilité ». Après qu’Emmanuel Macron ait estimé que les réseaux sociaux jouaient « un rôle considérable » dans les émeutes, via « l’organisation de rassemblements violents » et « une forme de mimétisme de la violence »… Les réseaux sociaux ont-ils concouru à ces phénomènes de violence ? Sans doute, puisque certains jeunes se donnaient rendez-vous sur Snap ou Telegram, partageaient leurs exploits en vidéo sur TikTok, avec une visibilité amplifiée par l’algorithme « Pour toi » qui repousse sans limite du contenu sur le même thème… Mais un lien de causalité que les experts que nous avons interrogés mettent largement en doute.  

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