Mip TV
La série événement de la chaîne britannique ITV était présentée le 1er avril à Cannes. La luxueuse fiction s'inscrit dans la vague des coproductions internationales.

Le nécessaire de survie est des plus rudimentaires. Pas de gilet de sauvetage, mais un paquet de pop-corn et une bouteille d'eau, frappés du logo... Titanic. Iceberg droit devant: le 1er avril, la foule des festivaliers du MIP TV, à Cannes, se bousculait dans les couloirs, afin d'assister à la projection de la série événement - qui raconte, comme on s'en doute, les derniers instants du paquebot maudit, qui a fait naufrage le 14 avril 1912, il y a tout juste  100 ans.

Le créateur de Titanic, Julian Fellowes, promène sur la scène sa silhouette à la Hitchcock: calvitie, costume croisé et rondeurs. L'issue dramatique de la minisérie, dont le premier épisode a réuni près de 7 millions de téléspectateurs sur la chaîne britannique ITV, offre pourtant un suspense pour le moins ténu. «C'est bien simple: à chaque épisode, on fait couler le bateau», s'amuse ce délicieux britannique, oscarisé en 2002 pour le scénario de Gosford Park.

On retrouve dans Titanic les obsessions du créateur de Downton Abbey, autre succès en costumes d'ITV, lancé en 2010 et diffusé en France sur TMC. Une fois encore, Fellowes dessine un plan en coupe de la société, des soutes où s'agitent les gens de peu, aux ponts supérieurs où flânent de languissants aristocrates, dans une violence feutrée.

Bientôt sur TMC en France

Accents so british, actrices rousses au teint d'albâtre et impeccables gentlemen aux cheveux calamistrés, le casting est au cordeau. «Nous ne voulions pas que Titanic ressemble à un indigeste "europudding"», s'esclaffe Julian Fellowes. La minisérie en quatre épisodes a pourtant été coproduite avec sept autres pays, dont le Portugal (SIC), la Suède (SVT), l'Irlande (TV3) mais aussi les Etats-Unis (ABC) et l'Australie (Channel Seven).

«La coproduction des fictions est une tendance lourde, constate Amandine Cassi, directrice des études chez Eurodata TV (Médiamétrie). Elle permet de réunir moyens financiers importants et force de frappe plus efficace à l'étranger.» Les thèmes à la mode dans les coproductions? Les policiers, comme Death in Paradise, coproduction entre la BBC et France Télévisions, et bien sûr les séries historiques, telle Borgia, développée par Canal+ et la ZDF.

«On devrait voir fleurir ces collaborations internationales», prédit Amandine Cassi. Pour l'heure, les amateurs français de destins tragiques pourront s'abîmer dans les eaux de Titanic le 15 avril sur TMC, qui a préacheté la série pour un montant resté confidentiel.

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