Le billet d'Amaury de Rochegonde

[Edito] Depuis son rachat par Elon Musk, Twitter laisse le champ libre à la propagation de fausses vérités et limite toute possibilité de les dénoncer en son sein, comme l'atteste cette vidéo publiée par le prétendu Dr Stéphane Gayet.

C’est une vidéo qui vous arrive sur Twitter sans que jamais vous ne l’ayez sollicité. Ni de près ni de loin. Vous n’êtes pas abonné à celui qui en est l’auteur, le « Dr Stéphane Gayet, médecin sans activité privée, infectiologue hygiéniste », estampillé de son badge bleu certifié. Normal, cette vidéo est sponsorisée. On y entend, sur fond d’instrument à corde vibrant et d’images tragiques de déportation des Juifs, avec étoile jaune apparente, un certain Patrick Lantier expliquer que « des chiffres montrent qu’il y a davantage de morts par le vaccin que de morts par le virus ». Parlant de « gouvernements manipulés », ou de « faux vaccins », cette vidéo « à la mémoire de Luc Montagnier » vous amène alors à la commenter avec force hashtags @covid @désinformation @arcom.

Pourtant, aucun de vos abonnés ne verra votre tweet, l’algorithme empêchant probablement le retweet avec commentaires de vidéos sponsorisées. Qu’en conclure ? Que vous comprenez alors de quoi le Twitter d’Elon Musk est le nom. C’est le champ libre à la propagation de fausses vérités et la limitation de toute possibilité de les dénoncer au sein du réseau social. Pas étonnant que la Commission européenne ait épinglé la plateforme pour son manque d’allant dans le respect d’un code de pratiques contre la désinformation, obligatoire dans le cadre du Digital Services Act. L’oiseau bleu ne gazouille plus d’un cri très pur.

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