Le billet d'Emmanuel Gavard

[Billet] Partant du principe qu’il se voit comme un CEO à la tête de l’État, considérant qu’en tant que patron « il décide », que toutes ses actions ne sont « drivées » que par le goût du marché à gagner, notre Patron se trompe. Le monde a changé, et surtout celui de l’entreprise.

Même au sein de l’Entreprise France, le Patron n’a pas la bonne méthode. Partant du principe qu’il se voit comme un CEO à la tête de l’État, que le barrage demandé il y a un an n’était qu’un pacte douteux au sein d’une assemblée d’actionnaires - combine classique du monde des affaires -, considérant qu’en tant que patron « il décide », comme il l’aime à le rappeler, que toutes ses actions ne sont « drivées » que par le goût du marché à gagner, notre Patron se trompe. Le monde a changé, et surtout celui de l’entreprise. Et depuis 50 ans. Le rapport Sudreau de 1975, de projet de Réforme de l'entreprise, était à ce titre visionnaire, et renvoie les modernistes de l’horizontalité dans les cordes de l’histoire. Entendant répondre au « malaise des cadres », la Commission Sudreau indique qu’ils souffrent de ne pas « connaître plus les situations à partir desquelles sont fixés les objectifs » et de n’avoir « pas plus de contacts réels avec le patron ». Ces derniers estiment même que l’autorité de leurs chefs « peut demeurer intacte et se trouver même renforcée si, au lieu d’opérer dans le mystère, ils font en sorte de susciter chez leurs subordonnés, le plus possible d’actes libres concourant à l’exécution des décisions prises au sommet. » Le but du rapport était de répondre à « cette aspiration à participer à l’élaboration de décisions ». À condition d’implication tangible et pas dans des conventions esthétiques. Alors, quitte à considérer la France comme une entreprise, qu’elle soit une entreprise moderne !

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