Le billet de Caroline Bonacossa

[Billet] À l’heure de l’IA, de la révolution ChatGPT, les récalcitrants dépouillent leurs cuisines de louches et couvercles en fer-blanc pour donner de l’écho à leur dépit et font entendre leurs casseroles. Revenir à de vulgaires ustensiles de cuisine dit quelque chose de notre société. Comme pour souligner une brisure sociale.

C’est comme un bruit qui devient familier. Une rengaine qui se martèle sans agressivité ni violence. Elle exprime la dissonance entre d’irréductibles mécontents qui veulent se faire entendre et un chef de l’État soutenu par sa majorité relative qui ont tenu coûte que coûte à imposer le recul de l’âge de la retraite. Leurs syndicats n’ont pas pu être reçus à l’Élysée. Leurs vues n’ont pas été prises en compte. Alors, à l’heure de l’IA, de la révolution ChatGPT, ces récalcitrants dépouillent leurs cuisines de louches et couvercles en fer-blanc pour donner de l’écho à leur dépit et font entendre leurs casseroles. À l’heure du smartphone pour tous, de Spotify en boucle et du métavers, revenir à de vulgaires ustensiles de cuisine dit quelque chose de notre société. Comme pour souligner une brisure sociale. D’un côté, les cuistots du quotidien, tenants de valeurs patrimoniales : la retraite à 60 ans devenue 62 ans, le Front populaire qui faisait rimer progrès social et espérance. Et de l’autre, les adeptes d’une société ubérisée où les repas se livrent plutôt qu’ils ne se cuisinent, où des issues se trouvent à toutes les crises, quitte à limiter le déplacement de tous les ministres. Restent juste ces sons métalliques, basiques. Qu’il faut savoir entendre…

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