Alors que la marque Gala évolue dans le cadre de son intégration au sein du groupe Le Figaro, la présidente de Media Figaro Aurore Domont fait le point sur les perspectives de la régie.

Quel regard portez-vous sur l’évolution du marché publicitaire ?

Aurore Domont. C’est alarmant. Selon le dernier rapport de l’Arcom, les Gafa ne devraient plus laisser aux médias que 35 % du gâteau publicité d’ici à 2030. Ils sont en train d’asphyxier les médias. L’audience quotidienne des sites de presse est de 19 millions de VU, quand Facebook est à 28 millions, Instagram à 18 millions, YouTube à 16 millions et TikTok à 11 millions. En 2023, la croissance du chiffre d’affaires des Gafa sur le digital est près de deux fois plus importante que celle du chiffre d’affaires global des médias sur le digital.

Les annonceurs sont-ils au rendez-vous dans votre groupe ?

Ils sont plus présents qu’en 2019. Nous signons, avec 2023, notre troisième année de conquête avec 700 nouveaux venus. On nous perçoit comme un groupe premium puissant sur le luxe, mais E.Leclerc ou Renault comptent parmi nos clients. Nous avons accéléré sur les secteurs de la boisson, de la culture et nous surperformons dans l’automobile. Enfin, notre agence 14H compte 300 clients avec une forte demande autour de la RSE.

Êtes-vous satisfaite des résultats de la chaîne lancée en avril 2023 ?

Nous sommes emballés en termes d’audience et de commercialisation. La réussite est beaucoup plus rapide que nous l’imaginions. Nos clients touchent un public premium difficile à adresser en télévision et qui apprécie l’espace aspirationel de quiétude et d’art de vivre que nous y proposons.

Pourquoi avoir racheté Gala au groupe Prisma Media ?

Nos trois piliers sont l’information, la culture - art de vivre - voyage et l’univers féminin avec Madame Figaro et Le Journal des Femmes. Nous n’étions pas assez forts sur ce troisième pilier. Gala, avec sa puissance sur le digital, et notamment @gala.fr qui est le troisième compte média au monde sur TikTok, venait naturellement renforcer notre offre sur les femmes. Car nous croyons à la réconciliation entre puissance et qualité.

La marque se réinvente le 21 mars. Quelles réflexions vous ont guidé pour cette évolution ?

Il y avait une dichotomie entre la première partie du magazine et la seconde, plus mode et beauté. Matthias Gurtler, le directeur de rédaction, a fluidifié le contrat de lecture et harmonisé le site dans ce sens. Le Gala Croisette proposé lors du Festival de Cannes attire des annonceurs premium que nous voulions pérenniser avec cette montée en gamme.

Gala ne cannibalise-t-il pas Madame Figaro ?

Pas du tout. L’audience de Gala est de 1,084 million de lectrices, celle de Madame Figaro de 900 000 et l’audience dédupliquée des deux est de 1,879 million. Car Madame Figaro évolue dans l’univers de la création, de la mode, de la beauté et de la culture avec un positionnement luxe et omnicanal. Gala est un féminin qui se situe dans le registre de l’émotion avec des écritures, des angles, des photographes et des égéries différentes. Ce ne sont pas les mêmes personnes qui sont en couverture.

Gala proposera 15 numéros quotidiens de 60 pages pendant les JO. Quelle sera l’offre du groupe ?

Le Figaro aura un cahier quotidien de 16 à 20 pages, une émission d’une heure sur Le Figaro TV et le site sera aux couleurs de l’événement.

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