Neuvième numéro de notre chronique hebdomadaire consacrée aux objets connectés. Cette semaine, «Smart» présente Umanlife, un «dashboard» santé relié à vos objets connectés.

Jusqu'ici, dans Smart, nous n'avons présenté que des objets, connectés, pas trop bêtes. Vous aurez remarqué qu'à chaque produit présenté, nous avons trouvé sans difficulté des concurrents et qu'à peu près tous les domaines de la vie sont touchés: les relations amoureuses, le sport, les addictions, les connexions digitales et, bien entendu, la santé, avec le nombre impressionnant de fitness trackers sur le marché.

Immanquablement, de la lecture des chroniques Smart ou du bilan d'une visite dans un Apple Store ou une Fnac, un constat s'impose: ces objets, mais surtout leurs capteurs, seront omniprésents. Très rapidement, et tout le marché le sait, ces puces, puis les joujoux, chuteront drastiquement de prix, faisant ainsi accéder la plupart d'entre eux au rang de «commodity», d'objets publicitaires que l'on donne gratuitement dans les salons professionnels. Remarquez, ça nous changera des clés USB.

Cette multiplication des capteurs dans nos vies rendra de plus en plus évidente la nécessité d'un vrai «dashboard», en ligne et sur mobile, capable d'agréger et de présenter correctement l'ensemble des informations collectées par tous ces espions consentis. Rapidement, consulter chacune des interfaces, sans bénéficier d'alertes et de chiffres-clés centralisés, en viendrait à nous faire abandonner l'usage tant ce serait pénible.

Fort heureusement, ces «dashboards» commencent à apparaître. Consacrons donc ce Smart n°9 au premier qui m'ait sincèrement impressionné: umanlife.com, pour «You Manage Your Life», un moniteur de santé, déjà tout à fait abouti et utilisable par tous. Rien ne remplacera un véritable test de votre part, mais je vais tenter de vous donner envie de consacrer les quelques minutes nécessaires à l'intégration des informations de base.

Umanlife.com se sert de deux types d'informations, deux niveaux de données que vous renseignez: un premier à l'inscription, obligatoire; un second lors d'événements spécifiques. Mais vous avez, en plus, la possibilité d'y relier la plupart des objets connectés fitness/santé qui dominent le marché: les produits Withings, Nike, Fitbit, Run Keeper et I Health. Cette importation de données silencieuse, qui ne nécessite aucun geste particulier de votre part, nourrit votre dashboard continuellement et lui permet d'affiner ses recommandations.

Si quelques conseils élémentaires traversent parfois l'écran, Umanlife, assez judicieusement, a compris qu'il allait falloir créer de l'impulsion et de l'émulation au sein du service pour provoquer une adhésion régulière et démocratisée. Si des espaces de discussions autour de pathologies légères constituent une évidence, c'est l'intégration d'applications spécifiques de suivi et d'objectifs qui semblent en mesure de capturer l'utilisateur.

A côté d'applications consacrées au suivi nutritionnel, du sommeil ou des performances sportives, on trouve aussi des modules, payants par ailleurs, pour lutter contre diverses addictions: tabac, drogues, jeux d'argent, alcool. Une application mobile existe mais elle ne concerne que le sevrage tabagique. La rubrique «Sexe», quant à elle, n'est pas encore accessible, mais aurait peut-être pu aider certains hommes politiques.

Le triangle ainsi formé est donc tout à fait ingénieux: Umanlife se sert de ce que vous lui dites et de ce que vous faites, au travers de vos objets connectés, pour vous proposer des objectifs d'amélioration de votre condition de santé. Le modèle économique repose à date sur le paiement des applications et la boutique d'objets connectés.

Si Umanlife se consacre à la santé, traduisant ainsi l'état d'avancement du marché des trackers liés au secteur, on peut imaginer de pareils outils pour de nombreuses autres verticales: l'occasion pour des marques, peut-être même plus qu'avec la conception d'objets connectés, de devenir pivot dans le quotidien des utilisateurs.

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