Communication
Présent au Festival de la créativité à Cannes, Dominic Grainger, CEO de Group M EMEA (WPP), aborde pour Stratégies les enjeux de l'EACA, l'impact du rapport de l'ANA (Association of National Advertisers) aux Etats-Unis, la question des ad-blockers et l'éventualité d'un Brexit.

Quelles sont vos priorités en tant que nouveau président de l'EACA (European Association of Communications Agencies) ?

Dominic Grainger. Dans un contexte où la publicité fait face à de nombreuses critiques, le travail de l'EACA reste plus que jamais de favoriser la discussion avec les autorités européennes. Il est intéressant de noter que l'EACA a élu pour la première fois un président issu d'une agence médias. Ce n'est pas anodin, alors que le rôle des médias dans la communication est de plus en plus important et que la data est devenue centrale. Nous avons d'énormes défis à relever en matière d'accès aux données pour mieux servir nos clients tout en montrant les bénéfices que cela peut apporter aux consommateurs. Le personnel politique est très sensible sur ce sujet des données privées. Nous comptons donc intensifier nos relations avec les autorités nationales et européennes à ce sujet. Mais il ne faut pas oublier qu'au-delà du secteur de la communication, il y a beaucoup d'autres acteurs en jeu et que tous sont interconnectés.

 

Sur le digital notamment, les agences de communication n'ont-elles pas du mal à recruter de nos nouveaux talents?

D.G. C'est effectivement l'autre priorité de l'EACA. Il est essentiel que notre secteur réussisse à attirer davantage de talents. Cela doit passer par une plus forte promotion de nos agences. Notre force, face à des cabinets de consulting ou des acteurs technologiques, est d'offrir un spectre plus large sur tout ce qui touche à la stratégie de la marque. Il nous faut attirer de jeunes talents mais aussi retenir ceux qui sont déjà chez nous et qui parfois ont tendance à partir vers d'autres secteurs.

 

Suite à la publication du rapport de l'ANA (Association of national advertisers) sur la transparence du marché médias aux Etats-Unis, Rob Norman de Group M a critiqué cette association qui, selon lui, a sous estimé les investissements consentis par les agences. Est-ce la seule réponse à apporter aux anonnceurs ?

D.G. En ce qui concerne Group M, nous avons clairement et officiellement dit ce que nous faisions et ce que nous ne faisions pas en matière de pratiques médias. Nos contrats sont très clairs sur ce sujet. Ce sont au final les clients qui font le choix de travailler avec un tel ou un tel. Quant à Rob Norman, il n'a fait qu'un constat, il ne s'agit pas à mes yeux d'une critique. C'est un fait, nous avons fait d'énormes investissements de notre côté.

 

Joe Barone, Managing Partner de Group M Connect North America, a annoncé que son agence refuserait dorénavant de payer pour des publicités délivrées à des internautes utilisant un ad-blocker. Group M compte-t-il généraliser cette pratique ?

D.G. Certaines personnes ont choisi de ne pas recevoir de publicités en utilisant des adblockers. C'est à nous de faire le ménage dans ce que nous produisons pour être sûr que l'argent investi par nos clients soit le plus efficace possible. Il y a un gros travail à faire avec les éditeurs notamment pour établir des standards acceptables par tous.

 

Quel impact aurait selon vous un Brexit sur les activités de Group M et plus largement sur le secteur ?

D.G. C'est l'incertitude la plus compléte, tant il existe de scénarios possibles quant à l'éventualité d'un Brexit. Mais au final, nous dépendons de l'impact que cela pourrait avoir sur nos clients et de leurs décisions, à commencer évidemment par ceux qui sont implantés en Grande-Bretagne.

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