Production
Changement de nom, de locaux et évolution de son offre... Pour ses 23 ans, Blue Films se réinvente et devient Blue Paris.

L’histoire de leur changement de nom est cocasse car liée au fait qu’en argot américain, Blue Films est un équivalent de film pornographique… Alors, pour éviter aux réceptionnistes d’être encore envahis par les appels provenant d’acteurs prêts à se déshabiller, Blue Films, auparavant Blue Marlyn, est devenu Blue Paris.

Outre l’anecdote, après 23 ans d’existence, la société de production a changé de cap. Blue Paris a accueilli une nouvelle productrice associée polonaise, Kasia Choppin, ex post-productrice chez McCann sur le budget L'Oréal. «On était une maison de prod très franco-française. En recrutant Kasia, nous voulions plus de réalisateurs internationaux pour des films plus gros», explique Philippe Garnier, cofondateur et associé avec Patrick André.

Pari réussi: avec l’arrivée de sa nouvelle associée, Blue a rentré de nouveaux réalisateurs dans son écurie dont Emma D’hoeraene, la réalisatrice américaine Claire Thomas (qui a travaillé avec Leo Burnett pour McDonald’s) ou encore Trevor Clarence, à qui on doit le dernier film Granola «Night Assistance».

Evolution de l'offre

Installée jusqu’à présent dans le XVIe arrondissement, la société a rejoint le «quartier des agences», rue des Petites-Ecuries dans le Xe pour des locaux de plus de 1000 m2 qui regroupent ses cinq sociétés de long-métrage, post-production et événementiel culturel.

Son offre a elle aussi évolué… Après avoir coproduit pour le cinéma EdenDeserto et le sur-récompensé Mustang, Blue va produire de bout en bout son premier long-métrage dont le tournage débutera en octobre. Il s’agit de l’adaptation du roman L’échange des princesses de Chantal Thomas, adapté par l’écrivain Marc Dugain.

Parmi ses partenaires publicitaires privilégiés figurent Ogilvy, DDB, TBWA et WNP (What’s next Partners) avec qui l’agence entretient une relation particulière. «D’habitude, nous entrons dans la boucle une fois le storyboard validé par le client. Avec WNP, c’est un peu différent car ils nous consultent en amont pour voir comment adapter un projet au budget du client», raconte Kasia Choppin.

De fait, le budget est un problème de taille avec l’avènement du digital qui impose aux agences d’offrir un contenu d’aussi bonne qualité qu’en télévision pour des budgets parfois dix fois inférieurs. «On a tous pris une claque quand Irene a mis la clé sous la porte. Ça prouve que la notoriété et les bons réalisateurs ne suffisent plus, il faut se réinventer. Aujourd’hui, si tu n’arrives pas à faire un film à 20 000 euros, tu coules…», concède le cofondateur.

Avec 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et une trentaine de projets depuis le début de l’année, Blue n’a pour l’instant pas de souci à se faire.

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