Le deuxième youtubeur de France, Tibo InShape, suivi par 15 millions d’abonnés, prend des mesures après avoir été accusé de propager des idées controversées.

Taxé tour à tour de misogyne, de raciste, de transphobe, de grossophobe, de psychophobe ou encore de faire la com du gouvernement, Thibaud Delapart, dit Tibo InShape, 15 millions d’abonnés sur YouTube, n’en est pas à sa première polémique.

Catégorisé comme « problématique » par de nombreux observateurs, le deuxième youtubeur de France est revenu, le 2 février dernier, dans une vidéo de 15 minutes sur les différentes polémiques de ces derniers mois.

Récemment, c’est une vidéo avec la sexologue controversée Thérèse Hargot qui a fait couler de l’encre. La thérapeute y dénonce la « dictature du préservatif », prône une méthode de contraception « naturelle », ou encore, recommande de programmer les rapports sexuels dans le couple à la manière d’une activité sportive. Un conseil que beaucoup ont lu comme une apologie du viol conjugal.

Comment le vidéaste de 32 ans, à la tête d’une chaîne YouTube dont les contenus touchent une audience entre 500 000 et 2 millions de vues, a-t-il pu laisser passer de tels propos ?

Une équipe de deux personnes

Dans sa vidéo, il s’excuse, donc, « si ses propos ont pu blesser certains, ce n’est pas le but ». Il précise qu’il ne soutient en aucun cas la culture du viol et annonce qu’à partir de maintenant, il fera vérifier ses vidéos par des experts avant de les publier.

Si l’on pouvait imaginer que le jeune homme était entouré d’une grosse équipe, à la manière d’une émission de télévision, ou à la manière d’un Squeezie tel qu’on le voit dans son documentaire « Merci Internet », il n’en est rien.

Tibo InShape révèle n’être entouré que de deux personnes : son caméraman et sa monteuse, pour produire plusieurs vidéos longues par semaine - des reportages, des concepts hyper-produits, et des vidéos courtes presque quotidiennement pour ses différents réseaux sociaux. Une profusion de contenus qui serait, selon lui, la raison pour laquelle il a tendance à laisser passer des propos problématiques. « Non, je n’ai personne aujourd’hui pour faire valider mes vidéos avant de les publier de façon à ne choquer personne », explique-t-il.

« Je n’ai pas non plus envie d’aseptiser mon contenu pour plaire à n’importe qui. Mais j’ai envie de faire des efforts » […] « Désormais, une fois que mes vidéos seront tournées et montées, je les enverrais à différents experts, dans différents domaines, qui regarderont le contenu avant qu’il ne soit publié, et qui m’aideront à faire en sorte que sur des sujets un peu touchy, le message soit bien délivré » […] « Je dois être un exemple pour les jeunes qui me regarde ».

L’adoption de telles dispositions par un influenceur d’une telle envergure est un indicateur clé pour le marché. Désormais, les créateurs de contenu sont incités à s’entourer, à l’instar de la télévision, de spécialistes et de services pour vérifier la précision, la véracité et la pertinence de leurs propos, anticipant ainsi toute possibilité de choquer ou heurter leur audience.