Entretien
Thierry Reboul, l’ancien patron d’Ubi Bene devenu directeur de la marque, de la créativité et de l’engagement de Paris 2024, dresse un bilan de ses quatre premiers mois au Comité d’organisation des Jeux olympiques et en profite pour lever quelques inquiétudes.

Quelles sont vos impressions quatre mois après avoir pris vos fonctions ?

Thierry reboul. On a beau savoir qu’il s’agit du plus grand événement au monde, avoir déjà travaillé dans cet univers… on ne peut pas imaginer ce que l’on va trouver tellement le projet est hors normes. C’est complètement fou ! Il n’y a pas de petits sujets quand on parle des Jeux. J’ai aussi découvert une volonté d’innover chez tous les acteurs qui s’occupent des Jeux olympiques et paralympiques (Comité national olympique et sportif français, Comité international olympique…), ce qui va nous permettre de proposer plus de choses, d’imaginer davantage que d’autres ont pu le faire avant nous. 

En quoi consiste votre mission au sein du Comité d’organisation des Jeux olympiques Paris 2024 ?

Je suis là pour générer des idées qui permettront de répondre à l’ambition de Tony Estanguet de faire de ces Jeux les plus beaux, les plus créatifs, les plus mémorables de l’histoire. Le tout dans un budget raisonné et raisonnable, ce qui place la créativité au centre du sujet pour remplacer la puissance par les idées. L’engagement aussi est fondamental et consiste à veiller dès aujourd’hui à ce que les Jeux olympiques vivent et aient un impact durable. L’autre grande mission est le pilotage des projets spéciaux avec ses figures imposées – les cérémonies d’ouverture, le parcours de la flamme de 2020 à 2024, l’animation du Club France aux Jeux de Tokyo… – et tout au long du chemin, des figures libres qu’il nous reste à inventer pour engager tout le pays.

Il se dit que vous êtes en train de créer une agence intégrée. Est-ce le cas ?

Il s’agit d’organiser des compétences qui existaient déjà dans ce genre de structure. Je vais effectivement internaliser certains sujets, renforcer la structure en compétences audiovisuelles, graphiques, de création de contenu… Je serai très impliqué sur les questions de créativité, mais l’idée est de bien travailler avec les agences ! Une marque qui crée le plus grand événement du monde et doit parler au plus grand nombre doit forcément événementialiser et digitaliser sa communication, inventer et innover en permanence pour parler haut, fort et différemment. Ce qui passe par l’écoute et l’implication de son écosystème dont les agences font partie.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

Nous travaillons sur la marque, sa vision, ses signes et sa stratégie pour devenir la plus désirable du monde. Une fois réalisée cette étape, nous aurons également une double mission de conseil et de contrôle du bon usage de nos signes par nos partenaires. Nous serons au service de l’écosystème.

Au-delà, avez-vous déjà identifié des axes forts de travail ?

Deux des plus gros challenges resteront les cérémonies, dont le niveau de créativité a toujours été très élevé. Mais dans l’idée des Jeux dans la ville, que nous avons mise en avant, c’est sur l’expérience au cœur de la ville qu’il y a le plus d’espace à investir. Au-delà, nous devons repenser à ce que peuvent être les Jeux pour les territoires et le reste du pays. En fait, il n’y a pas vraiment de domaines qui échapperont à l’innovation. C’est une bonne nouvelle pour la suite.

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