Quand une agence perd un budget après compétition, comme en amour, l’issue est d’autant plus amère que la relation a duré longtemps car on s’y sera beaucoup investi.

« Ce qui est douloureux, c’est d’être en défense sur un budget. Vous allez vous battre pour le regagner, c’est beaucoup d’énergie. Les équipes y mettent de l’affectif », se livre Jean-Luc Bravi, le président de DDB Paris, dans un entretien exclusif que nous a accordé ce dirigeant très discret. Comme en amour, l’issue est d’autant plus amère que la relation a duré longtemps car on s’y sera beaucoup investi. Les pertes de clients historiques par les agences sont vécues comme de véritables drames, voire des trahisons avec des conséquences économiques importantes : ça a été le cas de d’Air France pour BETC (21 ans), ou de Peugeot pour Havas (30 ans de collaboration)… Pas simple non plus pour DDB avec Monoprix parti l’année dernière même si la relation était plus courte (2 ans). En ce moment, c’est Publicis qui se bat en finale contre Accenture pour conserver son client qu’il accompagne depuis une dizaine d’années. Toute la difficulté de l’exercice c’est de jouer en défense, sans être sur la défensive. Une posture qui annihilerait toute audace, toute prise de risques. Les agences qui se retrouvent dans cette situation ont tout de même l’avantage de connaitre le terrain – la marque – mieux que le dircom fraichement nommé qui les a remis en compétition. Enfin, même si le taux de divorces entre agences et marques explose, il n’y a pas de fatalité, ainsi, ce mois-ci Renault et Publicis fêtent leurs 60 ans de collaboration. Joyeuses noces de diamants aux tourtereaux.