Sponsoring sportif
La course à la voile autour du monde, en solitaire et sans escale attire des acteurs économiques de niveaux très différents. Dans la voile, pas la peine d’être une multinationale: chacun peut y trouver son compte.

Vingt-neuf marins ont pris le départ du Vendée Globe dimanche 6 novembre aux Sables-d’Olonne. Vingt-neuf bateaux et autant de marques ayant une opportunité de communication. La voile est un des supports offrant la plus large palette d’expressions pour les entreprises et les institutions. Petit aperçu.

 

1. La marque grand public

La visibilité de la marque est l’atout majeur de la voile. L’entreprise donne son nom au bateau. «L’équipe n’existerait pas sans le sponsor qui est essentiel car il fabrique le droit de rêver», explique Gilles Dumas, président de l'agence Sportlab. La discipline est donc recherchée par les entreprises grand public. «La voile permet de démontrer concrètement notre discours auprès du grand public, précise Chantal Petrachi, directrice de la communication de Banque populaire. Nous sommes une banque engagée à coté des personnes déterminées à aller jusqu’au bout de leurs projets.» Comme un marin du Vendée Globe parti pour accomplir un tour du monde. «Quand je vois le niveau de retombées dans les médias, je suis persuadée que ce type d’événement fait un travail équivalent à une campagne publicitaire classique», assure Chantal Petrachi. La banque met les moyens –5,5 millions d’euros par an– et vise la victoire avec son skippeur Armel Le Cléac’h. 

 

2. La marque corporate

 Entreprise leader dans le catering, Newrest est, avec Matmut, l’un des deux partenaires principaux du skippeur Fabrice Amedeo. Basée à Toulouse, la société de restauration hors foyer s’adresse aux décideurs d’entreprises de transport, comme les compagnies aériennes ou ferroviaires. Aux Sables-d’Olonne, Newrest a invité sur les pontons ses clients et prospects qu’il connait presque individuellement. La présence de la marque sur le monocoque offre aussi à l’entreprise Newrest une exposition plus large appréciée. «Ce sponsoring arrive à un moment où l’on a décidé de renforcer nos positions dans la restauration collective en France et en Europe, il est donc important d’avoir cette visibilité pour nous identifier», explique Olivier Sadran, président de Newrest (retrouvez l’interview vidéo complète sur www.Stratégies.fr).

Les mutuelles MASCF (métiers de la santé) et SMA (secteur du bâtiment et de la construction) s’inscrivent aussi dans cette logique de visibilité destinée à une cible professionnelle. Tout comme Edmond de Rothschild, le fonds d’investissement suisse qui a longtemps eu un rôle de mécène avec son écurie Gitana, dont les bateaux reprenaient le nom générique. Ce n’est plus le cas. Sur le Vendée Globe, le monocoque de Sébastien Josse s’appelle Edmond de Rothschild. «Le groupe s’est rendu compte des retombées positives et de l’intérêt de la visibilité de la victoire sur la Route du Rhum de Gitana XI», explique Cyril Dardashti, directeur général du Gitana Team. Le bateau est depuis devenu un outil de communication auprès des grands comptes de la banque.

 

3. La collectivité locale

 La ville de Boulogne-Billancourt est la seule collectivité territoriale partenaire majeur d’un bateau du Vendée Globe. La commune des Hauts-de-Seine apporte son soutien financier à Stéphane Le Diraison, Breton, ingénieur et installé dans la commune francilienne. «Nous avons été séduits par l’aspect aventure humaine et les animations que l’on peut réaliser autour», raconte Olivier Carage, conseiller municipal à la mairie de Boulogne-Billancourt. Un PC Course est installé en centre-ville pour suivre l'événement, voir les vidéos du skippeur et parfois même pouvoir discuter avec lui en direct. «Les professeurs des écoles, collèges et lycées de la ville peuvent aussi s’appuyer sur la course pour construire leurs cours», poursuit l’élu.

 

4. La PME régionale

 Le sponsor emblématique du Vendée Globe, double vainqueur de la course, est une PME vendéenne: PRB. La course est pour l’entreprise de vente de matériaux de construction un outil de croissance. Son skippeur, Vincent Riou, est encore un des favoris de l'édition 2016. Même si les budgets ont bien augmenté, la voile reste une discipline accessible pour les PME. Elles peuvent y venir seule, comme La Mie Câline et Bureau Vallée, ou en duo pour se partager le naming (et les coûts): Compagnie du lit/Boulogne-Billancourt, Famille Mary/Étamine du Lys, Bastide/Otio. La tendance est aussi au collectif de sociétés rassemblées par et autour d’un skippeur, tel Thomas Ruyant avec Le Souffle du Nord.

 

5. L’association

 Les événements sportifs sont devenus un terrain de communication apprécié par les associations. Ici, l’exposition au message prime sur la compétitivité. Initiatives-Cœur, le voilier de Tanguy de Lamotte porté par deux entreprises mécènes, met en avant cette association finançant les enfants atteints de malformations cardiaques. L’approche est identique pour Éric Bellion et le collectif Comme un seul homme qui prône l’enrichissement et le bien-être personnel au sein des entreprises.

Sodebo et Ice-Watch, partenaires particuliers

Eux aussi ont embarqué sur les bateaux du Vendée Globe. Sodebo et Ice-Watch figurent parmi les partenaires officiels de l’organisation. Sodebo, installé dans le département, est un sponsor fidèle. La marque de sandwich et pizza est présente depuis 1998 dans la course. C’est aujourd’hui le principal partenaire de l’événement, avec un investissement de 4 millions d’euros. Le logo de Sodebo est présent sur les voiles des 29 bateaux. L’entreprise possède aussi un maxi-multicoque parti, dimanche 6 novembre, à l’assaut du record du Tour du monde en solitaire avec Thomas Coville. Quant à Ice-Watch, la marque de montres devient, pour la première fois, chronométreur officiel de la course. Une opportunité pour Jean-Pierre Lutgen, le président fondateur de l’entreprise horlogère (à lire sur www.Stratégies.fr).

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