Label
Voilà un an que le publicitaire néerlandais Philippe Gelder a repris en main le label «Élu produit de l'année», crée en 1987 en France. Il présente ses ambitions autour de ce logo distinguant chaque année des produits innovants de grande consommation.

Comment procédez-vous pour désigner les produits de l'année?

Philippe Gelder. Nous menons chaque année avec nos partenaires Nielsen, GFK et Kantar un sondage en ligne sur l'attractivité et l'innovation perçue d'un échantillon de produits que les marques nous ont proposés. Un étude faite auprès d'un échantillon de la population de chacun des quarante marchés où nous sommes présents via des franchises (10 000 personnes en France). Cette année, 48 produits ont été distingués en France sur environ 150 participants. 

 

Mais qu'entendez-vous exactement par «produit innovant»?

P.G. Il s'agit avant tout d'innovation marketing en termes de produit, de service, de packaging, de technologie... Nous ne sommes pas forcèment dans la rupture produit mais plutôt dans la nouveauté avec un critère fixé à 18 mois maximum d'existence pour concourir. 

 

Les marques de distributeurs ne sont pas pris en compte, pourquoi?

P.G. Dans certains pays où les fabricants sont moins présents comme en Slovéne ou en Hongrie, elles le sont. Mais effectivement, dans la plupart des pays comme la France, nous ne les acceptons pas car il existe un biais statistique du fait de la notoriété des marques distributeurs qui ne se limite pas à leurs seuls produits.  

 

Quel est l'intérêt d'afficher le label «Élu produit de l'année»?

P.G. En France, 90% des Français connaissent le label. C'est un outil important dans la bataille des prix et du low cost. Cela permet d'émerger notamment par rapport aux marques de distributeurs. Mais pour autant, ces derniers apprécient beaucoup ce label, il représente pour eux un gage de modernité et d'innovation qui anime les linéaires. 

 

Quel est le coût pour une marque qui souhaite bénéficier de ce logo?

P.G. Il faut compter environ 19 000 euros pour obtenir les résultats de notre étude multicritère et pour exploiter les droits du label. Mais nous avons aussi deux autres niveaux de tarifs moitié moins chers, l'un pour les entreprises de moins de deux ans et l'autre pour les marques régionales.

 

En quoi ce logo se distingue-t-il des nombreux autres labels, comme «Saveurs de l'année»?

P.G. Par rapport aux «Saveurs de l'année» par exemple, nous ne nous limitons pas aux seuls produits alimentaires. Cette année en France, nous avons eu par exemple de nombreux produits électroniques et de para-pharmacie. Et surtout, nous avons la particularité de mettre en avant le critère de la nouveauté. Notre différence porte aussi sur notre méthodologie qui se veut fiable et crédible. Ce n'est pas l'école des fans où tout le monde gagne. 

 

Quels sont vos projets pour développer ce label?

P.G. D'abord, nous souhaitons davantage professionaliser nos franchises et étendre notre réseau avec comme pays cibles prioritaires: la Chine, la Japon et la Corée du Sud. En Asie, nous ne sommes pour l'instant présents qu'en Malaisie. L'objectif d'ici cinq à six ans est d'être dans 60 pays et dans 10 ans de doubler nos revenus en atteignant les 30 millions d'euros. Notre deuxième chantier porte sur la digitalisation du label. Notamment via les médias sociaux afin d'intéragir davantage avec les consommateurs dans un mode plus participatif avec l'idée par exemple de les inciter à suggèrer eux-mêmes des produits à nominer. Nous prévoyons aussi de développer l'an prochain des tests produits auprès d'une partie de nos échantillons afin d'ajouter au label actuel la mention «Elu aussi pour son goût». Enfin, notre troisième axe de développement porte sur la création, d'ici à 2019, d'un événement mondial, par exemple à Cannes, sur l'innovation produit en grande consommation.

 

Avez-vous des projets autour de l'exploitation des données collectées lors de vos enquêtes?

P.G. Bien sûr. Nous souhaitons même à terme posséder nos propres data consommateurs. Nous sommes en discussion avec plusieurs partenaires pour monter cette base. A terme, une société ad hoc pourrait être créer pour gérer cela. Forts de quelque 200 000 enquêtes menées chaque année dans le monde, nous souhaitons devenir le partenaire des marques en matière d'insight concommateur localement comme à l'échelle internationale. 

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