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Sans attendre l’ouverture officielle du marché, les opérateurs de paris sportifs, hippiques et de poker en ligne peaufinent leurs stratégie et leur communication. Il s’agit d’être prêt pour le jour J.

Sauf rebondissement de dernière minute, le marché des paris sportifs s'ouvrira en France d'ici à début juin, c'est-à-dire avant le début de la Coupe du monde de football. Le texte du projet de loi passait en seconde lecture devant les députés les 30 et 31 mars. Un vote conforme de leur part à celui des sénateurs lancera officiellement le processus et donnera le coup d'envoi à la cinquantaine d'opérateurs probables.

Toutefois, il faudra encore patienter pour faire ses premiers paris en ligne. Tout simplement parce que, jusqu'à la promulgation des décrets, les jeux d'argent et les paris restent interdits en France, exceptés pour la Française des jeux et le PMU qui bénéficient, pour quelques semaines encore, d'un monopole d'État. Avant d'officier légalement, les futurs opérateurs devront obtenir un agrément de l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). Le dossier coûtera quelques milliers d'euros et la licence officielle, si elle est obtenue, entre 10000 et 40000 euros. Les montants exacts seront fixés par décret. C'est seulement une fois ces formalités réglées que l'heureux élu pourra enfin officier légalement sur le territoire français… et communiquer.

Dans un premier temps, en raison du Mondial de football, il faudra s'attendre à un déferlement de sites de paris sportifs. Les paris hippiques et le poker devraient, eux, se développer à la rentrée. Sans attendre le feu vert officiel, la plupart des futurs opérateurs, qui ont pignon sur rue dans d'autres pays européens, ont pris les devants en termes de communication et collaborent déjà avec des agences de création, médias et de relations presse (lire le tableau). Quelques-uns ont choisi de conserver en interne ces compétences ou de rester discrets sur le sujet.

Tirage au sort

S'il n'est pas encore ouvert, le marché attise bien des convoitises. Peut-être parce qu'il représente plusieurs millions d'euros de publicité. Lors des Assises des jeux en ligne, lundi 22 mars, le cabinet NPA Conseil a estimé que les opérateurs pourraient investir «entre 200 et 250 millions d'euros bruts par an au cours des trois prochaines années», soit un montant total situé entre 600 et 750 millions. Toujours selon NPA, la télévision rassemblerait 38% du pactole, la presse 21% et la radio 16%. Internet s'en octroierait 24%.

Dans les médias (dont certains sont actionnaires des sociétés de paris), on s'est aussi organisé. Mi-mars, M6 Publicité a annoncé que le code «Paris et jeux d'argent en ligne» était ouvert pour les réservations d'espace en mai et juin. Mais seuls les annonceurs ayant obtenu un agrément de l'Arjel seront «pris en compte» et les programmations ne seront renvoyées «qu'après l'entrée en vigueur définitive des modalités réglementaires». De son côté, selon nos informations, TF1 Publicité a réservé un espace de 30 secondes dans les 7 écrans encadrant ou coupant le match d'ouverture de la Coupe du monde de football le 11 juin. Compte tenu de la demande, les attributions se feront par tirage au sort.

En sponsoring, les positions se précisent aussi. En football, Bet Clic a déjà signé avec l'Olympique lyonnais et l'Olympique de Marseille. B Win aurait fait de même avec les Girondins de Bordeaux, Unibet avec le Paris Saint-Germain et France Pari avec Lens. Le match est bel et bien déjà engagé.

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