Spiritueux
Depuis le lancement de la marque Pur Vodka en 2010, le Franco-canadien Nicolas Duvernois enchaîne les projets et maîtrise l’art du storytelling.

Il pourrait être le fils de Guy Laliberté, le fondateur québécois du Cirque du soleil qui, de cracheur de feu, a gravi l’échelle sociale jusqu’à devenir milliardaire. Nicolas Duvernois en parle comme du « père du storytelling ». Et pour lui, qu'en est-il ? Le récit de ce Franco-canadien de 38 ans a fait l’objet d’un livre, Entrepreneur à l’état pur, paru en 2015. « Ma première entreprise, ça a été d’ouvrir un resto. Je l’ai surtout fermé », s’amuse celui qui est à la tête d’une boîte qui devrait atteindre les 12 millions de dollars canadiens (8 millions d’euros) de chiffre d’affaires cette année.

C’est au milieu des années 2000 qu’il a l’idée de créer la première vodka québécoise, qu’il baptise Pur Vodka, un projet qu’il finance en prolongeant son job étudiant de laveur de sol dans un hôpital de Montréal. Le titre de meilleure vodka que lui décerne le World Vodka Masters de Londres fin 2009 lui permet de se lancer. « J’ai reçu ce prix avant d’avoir vendu une seule bouteille. En affaire, ce n’est pas le plus gros qui mange le plus petit, c’est le plus rapide qui mange le plus lent. C’est pourquoi j’étais terrorisé à l’idée d’être le deuxième à lancer une vodka au Québec », raconte le volubile entrepreneur.

Douze salariés

Neuf ans plus tard, Pur Vodka écoule 65 000 caisses par an, avec pour objectif de dépasser les 100 000 caisses à court terme. Rien à voir avec les 4 millions de caisses vendues par la marque de vodka française Grey Goose, sans parler des leaders mondiaux Absolut Vodka ou Smirnoff. Pour travailler sa notoriété, le patron de Pur Vodka a signé un partenariat avec Air Canada pour l’habillage de ses avions. La marque de spiritueux a aussi diversifié ses activités avec le lancement d’un gin en 2016, Romeo’s gin, et des cocktails en canette deux ans plus tard.

L’entreprise, qui se présente comme le plus gros producteur indépendant de vodka du Canada, emploie... douze salariés. Elle travaille aussi son internationalisation. Déjà présente dans onze pays, notamment en France aux Galeries Lafayette et dans des Nicolas, elle compte sur son récent accord avec Taittinger pour accélérer son développement dans l’Hexagone.

« La passion est super-importante dans l’entrepreneuriat, au début pour survivre, ensuite pour avoir des idées folles », s’enflamme Nicolas Duvernois, dont le père français a émigré au Canada dans les années 1960. Celui qui s’est longtemps rêvé joueur de basket professionnel multiplie aussi les conférences et les apparitions dans les médias (chroniqueur pour Les Affaires, participation à l’émission télé Dans l’œil du dragon…). « Je veux défaire tout ce qu’on pense de l’entrepreneuriat. Ce que j’aime, ce sont les entrepreneurs qui partent de rien, et le fait que tu n’es pas obligé de gagner des millions pour faire un succès », s’enthousiasme le patron qui dit vouloir rester indépendant « le plus longtemps possible ».

Parcours

Octobre 1980. Naissance à Montréal.

2006. Création de Pur Vodka.

2009. Titre de meilleure vodka au World Vodka Masters de Londres.

2016. Lancement de Romeo’s Gin.

2018. Participe au jury de l’émission télé Dans l’œil du dragon sur Radio-Canada.

2019. Contrat de distribution signé avec la maison Taittinger.

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