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Un an après le coup d’envoi de la radio numérique terrestre à Paris, Marseille et Nice, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a lancé une consultation publique en vue d’un déploiement d’ampleur à partir d’appels locaux. Objectif: éviter les coûts de double diffusion.

L'année 2016 sera-t-elle enfin celle de la radio numérique terrestre? C’est ce qu’espèrent ses partisans, après l’ouverture par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) d’une consultation publique dans vingt villes, un an tout juste après son lancement à Paris, Marseille et Nice. Parmi les agglomérations concernées, Nantes et Lyon, où des expérimentations sont en cours depuis 2011, ainsi que Strasbourg, Lille, Rennes, Bordeaux, Montpellier, Grenoble…

Objectif de cette consultation, ouverte jusqu’au 17 juillet: déboucher sur le lancement de premiers appels à candidatures en septembre 2015, pour un démarrage des émissions à l’automne 2016. Cette décision fait suite au rapport rendu par le CSA, en janvier dernier, dans lequel celui-ci estimait que «la radio numérique terrestre constitue un facteur d’enrichissement de l’offre radiophonique» et «qu’elle peut se développer sous certaines conditions sans fragiliser l’équilibre économique des acteurs».

Le 17 juin, au cours d’un point presse organisé à Paris par le Syndicat des radios indépendantes (Sirti), le Syndicat national des radios libres (SNRL) et l’association World DMB, Patrice Gélinet, l’un des huit membres du CSA, a expliqué que «le choix du conseil de faire des appels à candidatures locaux rend obsolète l’argument des adversaires de la RNT, à savoir celui de la double diffusion». En ligne de mire, les quatre principaux groupes privés de radio (RTL, NRJ, Lagardère et Next Radio TV), pour qui la RNT n’offre pas de modèle économique viable et qui privilégient une numérisation du média radio par l’IP.

Présenter les choses différemment

Pour Patrice Gélinet, au contraire, la RNT offre aux radios la possibilité d’émettre dans des villes où elles n’ont et n’auront jamais de fréquence FM, saturation de cette bande oblige. «RMC, par exemple, n’a aucune chance d’être à Strasbourg en FM, donc le seul moyen pour que les Strasbourgeois entendent cette radio, c’est en RNT», a-t-il insisté.

D’où le choix du CSA de ne pas procéder à un appel à candidatures trop large. «En présentant les choses différemment, peut-être verra-t-on venir sur la RNT ceux qui s’y opposent depuis sept ans», espère-t-il.

De leur côté, les radios indépendantes craignent de revivre le scénario des débuts de la FM, initialement boudée par les radios périphériques. «Je doute fort que nos concurrents nationaux n’aillent pas sur la RNT. J’aimerais simplement qu’ils y aillent sans privilèges», a estimé lors du même point presse Jean-Eric Valli, patron du groupe 1981 et président du GIE Les Indés Radios.

Et Philippe Gault, président du Sirti, d’ajouter: «En 1987, les groupes qui ne croyaient pas à la FM ont obtenu des fréquences par paquet. Notre combat, aujourd’hui, est de faire en sorte qu’il y ait une prime à ceux qui se sont engagés les premiers sur la RNT, et je rêve de voir les groupes courir après un juste rééquilibrage pendant dix ou quinze ans.»

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