Communication extérieure
Paris, Anvers, New York… Les villes commencent à proposer des services de wifi gratuits et sponsorisés. A la manœuvre, des opérateurs, mais aussi, de plus en plus, des groupes de communication extérieure.

Est-ce la fin des bonnes vieilles cabines téléphoniques? La ville de New York a commencé à remplacer les siennes par des bornes qui offrent un accès wifi en ultra haut débit avec des ports USB pour recharger les appareils mobiles, un écran tactile pour naviguer sur le web. Le tout, agrémenté de deux panneaux publicitaires digitaux de 55 pouces.

 

Ce mobilier urbain nouvelle génération va remplacer les 6000 cabines téléphoniques, avec 7 500 bornes attendues à terme. A l’origine du projet, le consortium Link NYC, qui a décroché, à l’issue d’un appel d’offres, ce gigantesque marché – un projet à 200 millions de dollars pour déployer la fibre, susceptible d’en remporter 500 millions d’ici à douze ans! Car ce service public est rentabilisé avant tout par la publicité, grâce aux panneaux digitaux.

 

Preuve aussi que la connexion wifi devient un bien commun, au même titre que l’eau et l’électricité. Les compétitions lancées par les villes, portant sur leur mobilier urbain, commencent à comporter un volet connexion wifi. «La ville se porte garante, comme une sorte de service public, d’apporter de la connectivité», confirme Emmanuel Pottier, directeur général délégué en charge du digital chez Clear Channel France.

 

Il s'agit d'un nouveau terrain de jeu pour les réseaux de communication extérieure. JC Decaux proposera à partir d’avril un accès wifi gratuit en ultra-haut débit sur les Champs-Elysées. Un marché décroché «suite à un appel d’offres lancé par le Comité des Champs-Elysées. L’installation de l’infrastructure [budget non-communiqué], un réseau en ultra-haut débit raccordé à la fibre, est à notre charge», détaille Albert Asséraf, directeur général Stratégies, études et marketing de JC Decaux.

Exploiter ou pas

Dans tous les cas, ce service wifi est sponsorisé par un ou plusieurs annonceurs, en page d’accueil ou sur certaines pages web. «On envisage aussi de monétiser la data s’il y a une acceptation préalable des mobinautes», précise Albert Asséraf. Si l’exploitation des données utilisateurs – voire un jour de leur géolocalisation – est tentante, «certaines villes demandent de ne pas exploiter la data ainsi collectée», nuance Emmanuel Pottier.

 

Pour conquérir les voyageurs et touristes étrangers en manque de réseau 3G, Metrobus équipe depuis peu l’ensemble de la flotte de bus Roissybus et Orlybus en réseau wifi. JC Decaux propose le wifi gratuit dans les aéroports de Paris. Quant à Clear Channel, il commercialise de la publicité sur le réseau wifi déployé par la société Citymesh pour la ville d’Anvers.

 

Dans la même veine, Metrobus a testé pendant un mois, jusqu'au 7 janvier, le service Fast Point, qui permettait aux voyageurs de passage à la Gare de Lyon (Paris), de télécharger gratuitement un film fourni par Warner «en une minute, grâce à une connexion ultra-haut débit fournie par Orange. On verra ensuite comment on le rentabilise. L’enjeu de demain, pour une régie comme nous, sera de proposer ces types de services dans le monde des transports», résume Norbert Maire, directeur de l’innovation media transport chez Metrobus.

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