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Grâce à l’hyperpersonnalisation des contenus, les applications Infonity de Prisma et Upday de Springer donnent un coup de jeune aux agrégateurs d’information.

Flipboard, Zite ou encore News Republic n’ont qu’à bien se tenir. Ces dernières semaines, une nouvelle génération d’agrégateurs d’information a fait son apparition sur mobile, portée par les groupes Prisma Media et Axel Springer. «Jusque-là, c’était plutôt des sociétés tierces, comme Apple ou Facebook, qui faisaient le tri dans l’information et qui le monétisaient. Aujourd’hui, les groupes de presse apportent enfin une réponse, et c’est une bonne nouvelle car ces applications intègrent les problématiques des éditeurs», estime Julien Kostrèche, codirecteur du cluster Ouest Médialab.

Lancée fin mars par Prisma Media, l’application Infonity propose aux utilisateurs, parmi tous les articles print et digitaux produits par le groupe, des contenus personnalisés en fonction de leurs centres d’intérêt mais aussi du format qu’ils souhaitent (texte, vidéo, son) et du moment de consultation. S’y ajoutent les articles d’éditeurs partenaires, comme l’AFP et Numerama. «Ce nouveau média fait la synthèse des nouvelles attentes des consommateurs et des toutes dernières opportunités technologiques permises par le digital: personnalisation, multimédia, data, algorithme», résume Mickaële Angeletti, coordinatrice du projet chez Prisma Media.

Enjeu d'usage

Au fil de la navigation, l’algorithme affine les contenus qu’il propose en fonction des cinq actions à la disposition du lecteur sur chaque article (sauvegarder, supprimer, lire, partager, dire si c’est intéressant). Autre innovation, l’existence d’une version audio et vidéo pour 40 à 50% des articles. Ainsi, l’utilisateur peut écouter une voix humaine lui lire l’article, ce à quoi s’ajoute pour la version vidéo un diaporama de photos, créé de façon automatique par la société Wibbitz.

Prisma vise 600 000 téléchargements et 300 000 visiteurs uniques par mois d’ici à un an. «L’objectif d’Infonity n’est pas seulement de créer de l’usage. Le projet doit dégager une marge nette à cinq ans», insiste Mickaële Angeletti. Intégrée d’ici à la rentrée, la publicité sera exclusivement native et ciblée. Autre source de revenus, l’abonnement, qui moyennant quelques euros par mois donnera accès à des services et des articles payants.

Proposée depuis février par le groupe Axel Springer aux seuls utilisateurs de smartphones Samsung dans quatre pays européens dont la France, l’application Upday offre aussi une hyperpersonnalisation des contenus, sélectionnés par un algorithme parmi 450 sources pour la seule version française. A l’utilisateur de dire s’il aime ou pas un article pour que l’algorithme affine sa sélection. A cela s’ajoute le travail de curation des six journalistes qui composent la rédaction.

«C’est avant tout un enjeu d’usage: Upday est un service offert aux utilisateurs de Samsung par Axel Springer. La monétisation par la publicité viendra dans un deuxième temps, au début de l’été», explique Alexis Ducros, directeur général d’Upday France. A l’heure où Facebook, Apple et Google draguent plus que jamais les éditeurs afin qu’ils leur confient leurs contenus, Upday comme Infonity permettent aussi aux groupes de presse de reprendre la main.

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