Signe de l'intérêt que suscite l'entrée en Bourse de Numericable, le 8 novembre, la plainte d'Iliad (Free) auprès du tribunal de Nanterre pour les informations transmises aux investisseurs jugées erronées et dévalorisantes. Qualité de la HD, You Tube sur TV, boutiques, Blu-Ray 3D, hotline, débit, vidéo à la demande, contenus exclusifs… Free conteste la présentation faite de ses positions sur le marché. Mais c'est surtout la place de choix qu'occupe Numericable dans le très haut débit qui a le don d'agacer.
«Nous voulons passer de 5 à 8,5 millions de prises raccordées à la fibre d'ici à la fin 2016», souligne Jérôme Yomtov, directeur général délégué, dont le groupe lève de l'argent pour «rester leader sur ce marché». Selon une étude Crédit mutuel-CIC de juillet 2013, Numericable détient 60,2% de parts de marché dans le très haut débit contre 4,2 % dans le haut débit. «Les foyers français s'équipent énormément d'objets qui se connectent à leur réseau Wifi, poursuit le dirigeant. On en est à 6,3 par foyer et ce sera 7, 8 ou 10 demain. Il y aura besoin de plus en plus de débit.»
Montée en puissance
Si le groupe – avec Completel – est encore endetté à hauteur de 2,7 milliards d'euros, il compte 1,3 million d'abonnés au très haut débit fixe et affirme monter en puissance (+11% en un an), avec 17% de pénétration dans les foyers raccordables. Depuis que sa box fibre a été introduite il y a un an, ses ventes ont progressé de 40%. Le pari de la proximité a été tenu avec 140 boutiques. Des formations d'une heure sont prévues pour permettre à chaque client d'activer sa box fibre.
Dans le mobile, son talon d'Achille pour lequel il cherchait un rapprochement avec SFR, Numericable met en avant son accord de MVNO avec Bouygues Telecom, qui a déjà conquis 100 000 abonnés sur le quadruple play. Et se dit heureux de ne pas être directement sur ce marché «en décroissance».
