Etude
Les chiffres de la musique sont bons en 2017 mais la profession ne doit pas baisser la garde face aux atteintes aux droits d’auteur.

Le marché de la musique enregistrée a enrayé sa chute inexorable depuis 2002 selon les dernières données du Snep (Syndicat national de l’édition phonographique). En 2017, il a connu sa deuxième année consécutive de hausse, à +3,9 % de chiffre d’affaires, soit 723 millions d’euros. Ce chiffre comprend les ventes physiques et numériques (583 millions d’euros) ainsi que les droits voisins et la synchronisation (140 millions).

Premier motif de satisfaction selon Guillaume Leblanc, directeur général du Snep, les Français ont pris le pli du streaming payant, qui représente 42 % des revenus du marché, contre un tiers en 2016, en progression de 23 %. L’abonnement pèse 83 % des revenus du streaming et le secteur a gagné 500 000 abonnés en un an, bien que la progression ralentisse. « 2017 a été une année de transition avec un arrêt des partenariats avec les opérateurs mobiles. Les plateformes devraient répondre par une meilleure segmentation de l’offre (familles, étudiants…) et davantage de passerelles avec la distribution physique comme les accords entre Deezer et la Fnac ou Qobuz avec Cultura », souligne Guillaume Leblanc.

Plusieurs défis 

Autre point positif, la bonne résistance du marché physique, que ce soit les supports enregistrés (toujours 51,2 % des ventes et même +72 % de vinyles écoulés soit 3 millions d'unités en 2017) et les 3800 points de vente. Cependant la profession reste loin de son niveau de 2002 (1,43 milliard d’euros) et doit affronter plusieurs défis : le maintien du crédit d’impôt, menacé à l’horizon fin 2019, une meilleure exposition à la télévision en prime time et une correction du « value gap » de la musique sur YouTube, qui ne représente qu’une part infime des revenus pour 52 % du temps consacré au streaming en France. Le marché attend avec impatience l’aboutissement de la réforme de la directive européenne sur les droits d’auteur prévue pour 2018. Enfin, 34 % des Français, dont 54 % des 16-24 ans, utilisent toujours des services de musique illicites, avec un manque à gagner évident pour les artistes. Le Snep en appelle à la responsabilité des moteurs de recherche, Google-YouTube en tête. 

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