L'exercice s'apparente, en bien des points, au travail de l'entomologiste qui minutieusement identifie, répertorie et classifie les espèces. À leur façon, les sociologues, directeurs d'études et autres marketeurs ont toujours eu un faible pour cette manie de cataloguer la population, notamment dans son acception consumériste.

Baby boomers, génération X, «enfants du Millénaire», digital natives... La capacité à ranger les individus dans des boîtes a ceci de pratique qu'elle synthétise et d'une certaine manière rassure. Le cadre est là. Reste, toutefois, à en extraire les analyses et les enseignements les plus utiles et pertinents possibles. Cela passe par un questionnement continu des habitudes et comportements de ce «substrat sociologique». Soumis à ce tamis-là, les «millennials» pâtissent souvent d'une image d'enfants gâtés, superficiels et narcissiques. La génération chochotte! Les réseaux sociaux, les jeux vidéo et les selfies confortent ce tableau peu flatteur.

Pourtant, face au chômage, au départ à la retraite sans cesse reporté de leurs aînés, à la crise environnementale et à la montée du terrorisme, le repli sur soi peut se comprendre. Mais en l'occurrence, plus qu'à un repli, on assisterait plutôt là à un phénomène d'évolution adaptative, cette capacité à inventer un modèle alternatif tenant compte de nouvelles contraintes, celles-là mêmes qui déboussolent tant baby boomers et génération X. 

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