Ils vont faire 2018

Avec dix acquisitions en douze mois, Accenture Interactive a donné le ton en 2017. Le dernier rachat, celui de l’agence de publicité indépendante irlandaise Rothco en décembre, a plus que confirmé les ambitions du géant du conseil de s’attaquer aux acteurs traditionnels. Un mouvement stratégique entamé fin 2016 avec la reprise du britannique Karmarama, poursuivi quelques mois plus tard avec l’australien The Monkeys, et qui sera entretenu cette année. Mais avant toute chose, le cabinet finalisera le rachat d’Altima, agence française indépendante spécialisée dans le commerce digital. « Notre plan d’acquisitions en 2018 est comparable à celui de 2017, avec une fourchette comprise entre 1,1 et 1,4 milliard de dollars », annonce sobrement Claude Chaffiotte, directeur d’Accenture Interactive France et Benelux. Avant de préciser que l’an dernier, ce chiffre a été dépassé pour atteindre 1,7 milliard. Le cabinet de conseil, qui accompagne les marques dans leur transformation numérique et leur stratégie marketing, se dit de plus en plus interrogé en création de contenus. Or, pour Claude Chaffiotte, les agences de publicité « font partie du contenu, car elles créent des big ideas ». Mais l’ex-CEO de J. Walter Thompson Paris (2010-2016) ne s’intéressera qu’aux « agences à connotation créative » nourries à la « techno et à la data ». Pas aux « créatifs du vieux modèle de la TV » ! Du haut de ses 17 rachats ces trois dernières années, l’homme observe le marché français de la publicité et le voit « souffrir énormément, à l’exception des deux holdings, Publicis et Havas, et quelques indépendantes ». « Victime de “commoditisation”, le milieu du marché voit ses revenus baisser de même que ses marges », poursuit le dirigeant, pour qui « on ne peut en sortir que par l’innovation ». Comprendre, la technologie. Alors, en 2018, Accenture restera « opportuniste », y compris en France, rachetant « des pépites de taille petite et moyenne ». Exit l’absorption d’un géant comme Publicis ou WPP – le PDG Pierre Nanterme l’a rappelé aux Echos en fin d’année. Accenture va demeurer « très clairement en position d’attaque ». Le cabinet a deux ans pour devenir le « leader de l’expérience client ».

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