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Frédéric Wolff, le nouveau président de Grey Paris, a pour mission de hisser l'agence au niveau de ses consœurs new-yorkaise et londonienne en plaçant l'expérience marque-consommateur au centre de son projet.

«Notre objectif est de faire passer Grey Paris d'une agence ayant une bonne réputation publicitaire à une agence ayant opéré sa mutation marketing dans la lignée de Grey New York et Grey Londres», déclare à Stratégies David Patton, ancien directeur du marketing de Sony Europe et président de Grey Europe, Moyen-Orient et Afrique depuis décembre dernier. Frédéric Wolff est prévenu: son nouveau patron place la barre très haut.

Suite aux départs des deux coprésidents de Grey Paris – Patrick Lara est parti en décembre chez Publicis et Andrea Stillacci quittera définitivement son poste le 14 mai pour créer sa propre agence, Herezie – l'ancien vice-président du groupe Novembre prendra officiellement la présidence de la filiale de WPP le 17 mai. «Le parcours atypique de Frédéric, qui a suivi le budget Toyota chez Lintas puis a intégré Nissan pour gérer sa marque en Europe avant de rejoindre l'agence Novembre au positionnement très intégré, correspond parfaitement à la volonté de Grey de construire à Paris un nouveau modèle d'agence allant de la stratégie à l'activation commerciale», note Philippe Lentschener, ex-président de Publicis France et fondateur du cabinet Valioo chargé depuis quelques mois par Martin Sorrell, patron de WPP, de recruter la nouvelle équipe dirigeante de l'agence parisienne. «Il s'agit d'une mission de conseil temporaire et non exécutive, tient à préciser Philippe Lentschener, qui assure ne vouloir prendre aucune fonction opérationnelle au sein de Grey Paris. Je suis à la disposition de WPP pour des missions ad hoc. Pour l'instant, je m'investis auprès de Frédéric pour le conseiller au mieux dans ses nouvelles fonctions.»

Créer de l'intérêt permanent

Désormais à la tête d'une équipe de 80 personnes travaillant notamment pour Procter & Gamble, Essilor et Findus, Frédéric Wolff devrait annoncer avant la fin du mois l'arrivée d'un nouveau directeur de la création. «Le choix est arrêté mais quelques détails restent à finaliser», explique-t-il avant de préciser son projet pour l'agence. «Grâce au travail d'Andrea Stillacci, Grey Paris a un très bon niveau de créativité, constate-t-il. Mais il faut maintenant placer le consommateur au centre de l'agence. Le but est de créer de l'intérêt permanent autour de la marque, qui est devenue un système d'information à part entière, alimenté par un flux de contenus dont elle doit garder la maîtrise. Finalement, une marque, aujourd'hui c'est un comité de rédaction quotidien.»

Pour atteindre cet objectif d'ici à six mois, Grey Paris n'exclut pas des acquisitions, prioritairement en production et en relation client. Mais, pour l'heure, un rapprochement avec G2, la filiale marketing services du groupe, toujours sans président depuis le départ en février de Philippe Ceyrac, ne serait pas d'actualité, selon David Patton.

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